lundi 29 juillet 2013

Juillet me fait bailler !

Bonjour ami lecteur, que tu me lises depuis ton salon, ton bureau ou sur la plage avec ta tablette ou ton SmartPhone ou n’importe lequel de ces nouveaux bidules technologiques qui te permettent de rester branché où que tu sois…
Tu as vu ? L’été est là ! Soleil à tous les étages… et de plus en plus chaud. Le joli mois de Juillet ! Enfin je dis « joli », mais pas plus qu’un autre… Hein. Parce que si on y pense… Juillet… Il a quoi de particulier ce mois ?

Alors certes, il fut un temps lointain, le temps de l’enfance et de sa joyeuse insouciance, où Juillet marquait le vrai début de ces longues vacances d’été… Un vent de liberté qui nous emportait au sortir de l’Ecole… « Vive les Vacances ! », chantions-nous alors, poussant l’irrévérence jusqu’à envisager un autodafé dont nos maitres seraient les premières victimes expiatoires… Je tiens à préciser que jamais instituteur ne fut victime de ces élans rebelles qui restèrent pour toujours à l’état de rimes dans une chanson d’enfant.
Mais voilà, la cloche avait sonné une dernière fois et nous nous émancipions pour un temps des contraintes relatives de notre scolarité. Le cartable négligemment abandonné dans un coin de nos chambres et nos cahiers voués à n’être plus que des reliques amoureusement conservées par nos chères mamans en témoignage de notre enfance qui s’enfuyait déjà sans que nous nous en rendions compte.
Plus de deux mois devant nous ! Deux mois à meubler. C’est long deux mois… Héritage d’un passé révolu où il fallait bien libérer les élèves pour qu’ils puissent participer aux travaux des champs…
Ma mémoire est cette chose étrange qui façonne les faits, les arrange, les polit… Elle brode le fil de mes souvenirs en des canevas bucoliques où l’été s’étire sous un soleil perpétuel. D’aussi loin que je me souvienne, il n’y eut pas de jours de pluie lors des étés de mon enfance.
Et chaque journée se succédait, pareil à la précédente, semblable à celle qui suivrait. Des journées de petits riens, de petits bonheurs simples… De jeux d’enfant qui rêvent encore qu’ils sont des Indiens galopant dans les plaines d’un Far West Made in Désert de Tabernas, des bandits en cavale ou des Pirates voguant sur des Océans imaginaires dans le claquement sec d’un Jolly Roger flottant au vent… C’était vraiment bien l’enfance…

Puis vint le temps de l’adolescence et l’été prenait une toute autre saveur… Celle des baisers sucrés des amours de vacances… Celles des premières virées entre potes aussi… Les journées avaient enfin 24 heures et Juillet se vivait aussi la nuit. Un vent de liberté qui nous emportait au sortir de l’enfance… Le temps où l’on franchi les premiers interdits… Le temps des découvertes…
Un temps où on guettait la moindre velléité d’absence de nos parents respectifs pour organiser quelques fêtes improvisées à l’abri des regards indiscrets…
Et la bande son de ces années-là ! D’aussi loin que je me souvienne, il n’y eut pas de jours sans musique durant ces étés de la seconde moitié des années 80. Alors, bien sûr, les riffs rock’n’rolliens accompagnaient mes journées même en hivers mais lorsque, en bon ringard nostalgique, il m’arrive de me passer un petit Skid Row, un petit Guns, un petit White Lion… et que je ferme les yeux… Ce sont des images d’été qui me reviennent en mémoire… Les étés de ma prime jeunesse… 
Et chaque soirée se succédait comme si elle devait ne pas avoir de lendemain pour payer nos excès et se promettre qu’on ne boira plus...
Des soirées de petits riens, de bonheurs simples… D’ados qui se rêvent en hommes forts et libres dans les yeux de leurs potes ou de leurs petites amies d’un soir ou d’un été… C’était vraiment bien aussi l’adolescence…

Puis il y les étés de maintenant, où Juillet n’est plus que la dernière ligne droite avant quelques malheureux jours de vacances bien mérités… Un vent de liberté encore trop loin pour m’emporter au sortir de l’usine… Enfin… Au sortir du bureau…
Juillet a perdu sa magie depuis que je prends mes vacances en Aout… Il est redevenu un mois comme un autre. Il n’en est pas désagréable pour autant… Note bien… Simplement il ne se distingue plus de ses petits camarades… Il s’est rangé des bécanes… Il est rentré dans le rang après ses années de rebellions… Juillet est mort. Il a été récupéré. Récupéré par les suppôts du Grand Capital Américain qui me font suer sang et eau pour un salaire de misère… Et que même si ce n’est pas vrai, ça me fait marrer de l’écrire…

Bref, tu l’as compris, Juillet m’ennuie. Vivement qu’il se termine. Comment ? Qu’est-ce que tu dis ? C’est comme si c’était fait, Juillet n’est déjà presque plus et point n’était besoin d’en faire un article… Benh tiens.