vendredi 24 mai 2013

Du Plomb Dans les Tripes.


Bonjour ami lecteur fidèle, abandonné et désespéré. Depuis le temps que tu patientes dans ta chambre noire à guetter le moindre petit signe de vie sur mon illustre blog, je sais que mon absence a encore plus plombé tes derniers jours que la météo en déliquescence… Hein ? Avoue ? Alors je me demande si tu ne vas pas me faire une petite attaque en voyant enfin ton vœu exaucé. 

Des jours et des semaines que je ne suis pas venu ici prêcher la bonne parole et te dire tout le mal que je pensais des uns et des autres de mes ce-que-tu-sais-tant-porains. Ce n’est pas tellement qu’ils ne m’aient pas donné l’occasion de leur dire leur fait encore et encore… Tu penses… Avec la couche de connerie qu’ils se trimbalent les tous… Non…
Ce n’est pas non plus que je n’avais plus rien à dire… Tu t’en doutes… Avec la verve que tu me connais…
Parce que bon. Y’a qu’à allumer sa radio le matin et l’actualité te donne trois ou quatre sujets de choix… Sans parler de se baguenauder sur les blogs où les forums pour lire les rodomontades ridicules des quelques mous de la coiffe qui s’en donnent à cœur joie depuis qu’on leur à laisser la place, moi et quelques autres bandits de grands chemins abhorrés de ces messieurs.
Ouaip, des trucs à dire… J’en aurais plein. Et du lourd… Du méchamment plombé… C’est juste qu’il y a un moment à force d’à force, comme dirait l’autre, à distiller tes petits commentaires vénéneux dans la cacophonie ambiante, tu te fatigues un brin.

Oh, certes, je n’ai jamais espéré être entendu et compris de tous, ni même de la plupart… Non… Juste de temps à autre obtenir un petit hochement de tête du mec qui se dit : « putain mais c’est pas con ce qu’il écrit le Ytse… ». Juste suscité une petite réaction de loin en loin. Pas plus. Pas moins.
Jamais essayé de convaincre quiconque ou qui que ce soit et encore moins les qui plus con que soi… Et y’en a plein… Les convaincre de quoi d’ailleurs ? Hein ? Je te demande… Enfermés dans leurs certitudes et leurs convictions comme ils le sont… A quoi bon user de ma salive, de l’encre, ou même la douce pulpe de mes doigts délicats sur les touches de mon clavier dans le but inatteignable de leur coller un peu de plomb dans leur cervelle de piaf… Perdus pour la France, ils sont, et même pour le Monde, le vaste univers et sa lointaine périphérie.
Non… C’est pas à eux que je m’adresse… C’est à moi… Et à ceux qui veulent bien me lire.
Chacun de mes petits papiers est un acte d’onanisme… Un expédient pour relâcher la pression.
Quand c’est trop ! Trop de conneries, trop de dégueulasseries, trop de péroraisons ineptes… Y’a un moment… Faut décharger ! Ejaculer sa juste colère et balancer la purée…
Vital ! Parce que si j’attends trop… Je risque de péter les plombs. Et ce n’est pas mon ordinateur que je vais sortir… Mais mon flingue et mes grenades et leur coller du plomb dans leurs putains de trippes…

Alors voilà… De loin en loin, je marmonne dans mon coin mes imprécations contre ce genre humain qui me fait de plus en plus chier malgré tous les ceusses que j’apprécie, que j’admire ou que simplement j’aime… Que ce soit mes proches ou quelques vénérés inspirateurs… Mais il y a les autres… Tous les autres… Les tant tellement nombreux autres…
Foule immense, bigarrée d’apparence mais tellement monochrome dans sa connerie congénitale… Tous les même ils sont. Quelles que soient la bannière qu’ils brandissent ou la putain de croix sous laquelle ils se rassemblent.
Alors, tu juges combien ils peuvent gueuler plus fort que nous autres pauvres petits ions tournicotant dans la soupe cosmique…
Dure de se faire entendre quand t’as des trucs à dire au milieu de ce brouhaha.
Tiens, je vais te confier un truc… C’est aussi un peu pour cela que je suis un putain de Metalhead de la première heure…

Je veux dire… Le Métal… J’suis né avec lui… 1970… L’année où le Grand Sab’ nous sort son album éponyme et son digne successeur Paranoid… Marqué du sceau de la bête dès ma naissance… Mais bref, le truc avec le Heavy Metal, c’est que les gonz’, ils ont des trucs à te dire… et ils font en sorte que tu l’entendes !
Tiens… Je te prends les chanteurs engagés, comme on dit puis. Les Dylan et les autres… Bon, benh eux, ils murmurent leur message en espérant que les autres tendent l’oreille et que de ce fait, ils prêtent attention au contenu du discours. Ils te racontent comme quoi la guerre c’est pas bien et que les fachos sont méchants… Te le disent avec les fleurs qu’ils faut se mettre dans les tifs quand on va à SF… Bon… Pourquoi pas. Sauf que faut être un brin patient et sacrément aimer son prochain pour attendre qu’il veuille bien t’accorder un peu de son attention.
Moi… Patient je ne suis pas… Et mon prochain… Bof…quoi… A part les proches et les aminches que je te parlais plus haut.
Donc je vais certainement pas me faire chier la bite à attendre qu’il veuille bien m’écouter, en chantonnant deux trois trucs, certes pleins d’usage et raison, tout en plaquant quelques accords éthérés sur ma guitare…
Pas de ca lisette… La manière forte… Un bon coup de pied dans les Sœurs Brontë pour qu’il s’arrête un instant de courir dans tous les sens comme un poulet sans tête… Et puis on envoie la sauce… De l’accord de quinte (quarte augmentée si besoin) martelé façon bourrin, rythmiques plombées en Drop D Tunning, Ampli à lampe poussé à donf’… Et tout le bastringue grand guignol qui va avec ! Shock Rock !

Oh… A la fin du bal… Ils t’ont pas plus entendu et encore moins compris… Mais toi… Tu t’es sacrément défoulé… D’ailleurs j’y retourne… Mon ampli est chaud et ronflant… Rock It !

jeudi 2 mai 2013

T'es beau, tu sais !

Bonjour ami lecteur. Oui, je sais que je t’ai quelque peu délaissé ces derniers jours, laissant le temps entre mes articles s’étirer comme la tronche de celui qui, rentrant chez lui à l’improviste, surprend sa femme en train de se faire miser le zéro par le préposé des postes.

Je te sais donc tout chafouin, irrité, contrarié, en manque de ta ration hebdomadaire des déconnades ytsejamiennes et tu m’en vois fort contrit.
Je pourrais me lancer dans des justifications édifiantes quant au pourquoi de cette absence tant préjudiciables à ton équilibre. Te dire que ceci et t’expliquer que cela mais je n’en prendrai pas la peine puisque, comme le faisait remarquer un mien confrère : ici c’est MON blog et je fais ce que je veux.
Tout au plus émets-je le vœu que cette courte période de disette ne t’a pas été trop pénible et que tu ne t’es pas morfondu jours et nuits devant ton écran dans la vaine attente de la publication de mes dernières lumineuses pensées.
Pour dire le vrai, j’espère sincèrement que le temps n’a pas suspendu son vol, non plus que les heures leur cours et que tu as continué à savourer les délices de tes jours. Ce n’est pas que cela m’importe vraiment mais je m’en voudrais de devoir me sentir coupable de ton désœuvrement.

En parlant de temps qui passe, ce dont on ne se rend compte qu’en en prenant la mesure, cela m’amène à te causer de ce petit article Yahoo!-Finance que j’ai consulté au débotté par le titre alléché.
La page en question prétendait présenter, tout en précisant ne pas être exhaustive : « Les montres les plus chères du monde. ». Or, moi tu me connais, j’éprouve un vif intérêt pour la Haute Horlogerie et les merveilles qu’elle sait nous offrir. Je me ruais donc sur l’article en question pour bien vite constater avec dépit et, pourquoi le taire, quelque acrimonie, que, loin de nous détailler les objets en question, l’auteur se contentait de nous en fournir une photo, le nom et le prix ! Point à la ligne ! Fermez le ban ! C’est un peu court, jeune homme !
Alors certes, tu ne manqueras pas de me faire remarquer que l’intitulé de la page ne prétendait pas autre chose que de parler de prix et que donc je ne devais pas m’attendre à lire ici une quelconque ode à ces beaux objets… Et je te répondrais que sans doute et que peut-être mais quand même…
Parce que en l’état, et d’ailleurs les quelques commentaires déposés par les internautes tendent à le prouver, la seule chose que le béotien retient en survolant les dix modèles présentés, c’est leur prix quelque peu élevé. Faut-il s’étonner alors de lire toute une théorie de réactions stupides arguant qu’une montre à quartz (rien que de l’écrire j’en éprouve des palpitations et me sens au bord de la défaillance) à quelques euros donne tout aussi bien l’heure que ces garde-temps merveilleux avec leur prix astronomiques ?
Sans parler du blabla habituel sur une supposée meilleure utilisation des sommes en question…
Parce qu’en fait, il appert à tout esprit éclairé, qu’en l’espèce, le prix n’a d’importance que pour celui qui voudrait faire la judicieuse acquisition d’un ou plusieurs des modèles présentés. Et encore…
Pour le reste, il n’est qu’accessoire et est donc des questions qu’on écarte… et itou de la simple possibilité de connaitre l’heure. Toutes considérations n’ayant pas leur place à l’heure de parler de Haute Horlogerie.

Parce que je vais te le dire à toi ami lecteur, qu’une montre à quartz à moins de cent euro donne aussi bien l’heure qu’une merveille mécanique à complication… C’est factuellement faux !
Non, la moindre petite swatch donnera toujours l’heure avec PLUS de précision dans le temps que le plus compliqué des garde-temps. Et ce pour la simple raison qu’elle n’est pas soumise aux mêmes contraintes mécaniques d’une part et dispose d’une source d’énergie électrique constante d’autre part.
J’en profite pour attirer ton attention sur un fait qui t’a peut-être échappé mais une montre quelle qu’elle soit est un des rares objets fonctionnant en permanence !
Une montre, c’est un cœur qui bat au rythme prévu par son fabriquant et qui, par le truchement de quelques judicieux rouages, transforme ces pulsations, mécaniques ou électroniques (beurk), en l’indication de l’heure, ou de tout autre élément de l’éphéméride.
Mais pour en revenir à la précision que je te causais plus haut, oui, les montres à quartz sont plus précises et surtout ne se dérèglent pas dans le temps… Et ce malgré toutes les innovations techniques que la vraie horlogerie a su développer pour réduire l’impact des contraintes mécaniques sur le bon fonctionnement du mouvement. Il en est ainsi des Tourbillons compensant l’effet de l’attraction terrestre qui depuis leur invention par le génial Abraham-Louis Bréguet, ce sont vus sans cesse améliorés pour devenir Gyro puis Sphéro sous les bons auspices de la Grande Maison et de ses confrères les plus prestigieux…
Donc, la précision… Apparemment essentielle… Sauf que là on parle d’un différentiel tellement infime entre une montre à quartz et une montre mécanique de qualité que… Tu t’en fous !
Je veux dire par là que ce qu’il t’importe c’est de savoir qu’il est 10h29 et pas 10h28’53’’2156981… Non ? Voire même une petite approximation annonçant 10h30… Hein ? Ça devrait suffire pour que tu sois à l’heure à ton rendez-vous. Non ?
Quant au fait qu’une montre mécanique se dérègle et perde de ladite précision à mesure que passent les jours et les semaines et bien cela ne demande qu’un peu d’entretien de ta part qui réalignera l’heure de ta montre à l’heure officielle aussi souvent qu’il le faudra et ne manquera pas de faire réviser l’objet auprès d’un bon horloger de la même façon que tu fais entretenir ta voiture par un garagiste.

D’ailleurs, l’esthète verra dans ce nécessaire supplément d’attention le signe évident de la beauté du produit et de sa merveilleuse fragile complexité.
J’irais même jusqu’à écrire que les quelques secondes nécessaires au remontage régulier de son garde-temps sont source de plaisirs ineffables te donnant pour un instant la délicieuse sensation de maitriser le temps puisque, sans intervention de ta part, ce dernier ne pourrait plus s’écouler… Tout au moins sur le cadran de ta montre…
N’est-il pas doux et bon, au soir venu, de déposer sa montre dans son coffret avec le même soin que tu apportes au juste pliage de ton costume, pour, au petit matin, la reprendre, elle ou une autre, et la remonter délicatement avant de la mettre au poignet ?
Ainsi, au-delà de sa simple fonction primaire de mesure du temps, un garde-temps de bonne facture procure moult petits plaisirs et autres joies simples dans le soin qu’il convient de lui apporter.
Sans parler de l’admiration que son admirable mécanique ne peut que susciter chez l’homme de goût.

Parce que la Haute Horlogerie, à tout prendre qu’est-ce ? Sinon une ode à l'ingéniosité et au talent de ses concepteurs et des ouvriers horlogers qui ont œuvré avec passion pour la développer...
Le moindre de ces mouvements est une merveille de micromécanique quand on y pense. Même pour le plus simple d’entre eux qui ne ferait qu’indiquer les heures et minutes… Alors quand on entre dans le monde extraordinaire des complications, on ne peut que s’ébaubir devant cette preuve évidente qu’au milieu de tous les fâcheux et les cons, il existe des hommes dont les cerveaux prestes et les mains expertes ont su interpréter la sublime symphonie du lent écoulement du temps pour la restituer dans ces subtils agencements mécaniques.
Et même un être frustre comme toi, lecteur adoré, peut comprendre tout l’art dissimulé derrière la restitution des phases de lune ou d’un calendrier perpétuel, ou dans la résolution de l’équation du temps… Toutes complications dont les grandes maisons horlogères se jouent avec talent d’un modèle à l’autre…
Et les Grandes Sonneries ? Et les Répétitions des heures et minutes ? Le doux timbre d’un carillon le soir, dans le confort ouaté de ton salon…  Là, on touche au sublime, au divin, le summum de l’art horloger ! On le dépasse même tant tellement le développement d’une Grande Sonnerie requiert moult autres talents comme une bonne connaissance de théorie musicale et de la mécanique du son… Ou comment adjoindre à la maitrise du temps tout un univers de pure harmonie !
Et moi, je vais te dire ami lecteur, lorsque j’entends le timbre parfait de la sonnerie de ma Memovox Polaris, ce n’est pas le simple son des marteaux heurtant les tambours que j’entends, ce n’est pas la seule beauté pure de son design qui m’émeut… Mais plutôt l’image de tous les hommes l’ayant développée.
Car c’est aussi cela qui se cache derrière chaque garde-temps, toute une théorie d’hommes et de femmes passionnés qui ont œuvré à sa réalisation, tout un enchainement de gestes précis et merveilleux qui font de chaque montre un objet unique quel que soit le nombre d’exemplaires sortis des ateliers… Un monde qui combine l’art, l’ingénierie et la mécanique… Et le savoir-faire des hommes…

Alors tu vois, ami lecteur, il est beaucoup de gros cons, d’infinis salauds, de crétins patentés, de sombres empafés de frais, de mous de la coiffe, d’empêchés de la pensarde, de calcifiés du bulbe et autres vulgaires richous qui vont t’acquérir tel ou tel modèle juste parce qu’ils en ont les moyens et entendent le faire savoir.
Il en est des encore plus sinistres, encore plus pitoyables, des prétentieux, des qui voudraient bien avoir l’air en plus d’avoir l’heure, des fanés du calbute, des horribles, des qui vont dépenser jusqu’à leur dernier centime, l’argent de la cantine et la pension de leur belle-mère pour s’acheter la montre qu’il faut avoir avant cinquante balais que sinon t’as raté ta vie… Juste pour dire de faire comme…
Te dire à quel point je leur pisse contre prendrait trop de temps et j’ai déjà suffisamment abusé du tien.
Mais il existe aussi de nombreux vrais amoureux de la Haute Horlogerie, qui soit peuvent se permettre d’assouvir leur passion sans compter, soit sauront patienter le temps nécessaire à l’épargne de la somme permettant l’acquisition l’objet de leur désir… Qu’importe le moyen au fond pourvu qu’ils aient l’ivresse de la joie de posséder un ou plusieurs de ses beaux objets… Et eux, ils savent ! Ils savent ce que représentent le garde-temps qu’ils ont au poignet ! Ils en reconnaissent la beauté jusque dans la moindre microvis. Et moi itou… Tiens d’ailleurs, ô toi ma belle Reverso Squadra, ô toi ma Polaris, ô toi ma Luminor Marina… Mes tout beaux… A chacun de vous. Mon petit Garde-Temps à moi… Faut que je te dise : « T’es beau, tu sais ! »