Bonjour
ami lecteur fidèle, abandonné et désespéré. Depuis le temps que tu patientes
dans ta chambre noire à guetter le moindre petit signe de vie sur mon illustre
blog, je sais que mon absence a encore plus plombé tes derniers jours que la
météo en déliquescence… Hein ? Avoue ? Alors je me demande si tu ne
vas pas me faire une petite attaque en voyant enfin ton vœu exaucé.
Des
jours et des semaines que je ne suis pas venu ici prêcher la bonne parole et te
dire tout le mal que je pensais des uns et des autres de mes
ce-que-tu-sais-tant-porains. Ce n’est pas tellement qu’ils ne m’aient pas donné
l’occasion de leur dire leur fait encore et encore… Tu penses… Avec la couche
de connerie qu’ils se trimbalent les tous… Non…
Ce
n’est pas non plus que je n’avais plus rien à dire… Tu t’en doutes… Avec la
verve que tu me connais…
Parce
que bon. Y’a qu’à allumer sa radio le matin et l’actualité te donne trois ou
quatre sujets de choix… Sans parler de se baguenauder sur les blogs où les
forums pour lire les rodomontades ridicules des quelques mous de la coiffe qui
s’en donnent à cœur joie depuis qu’on leur à laisser la place, moi et quelques
autres bandits de grands chemins abhorrés de ces messieurs.
Ouaip,
des trucs à dire… J’en aurais plein. Et du lourd… Du méchamment plombé… C’est
juste qu’il y a un moment à force d’à force, comme dirait l’autre, à distiller
tes petits commentaires vénéneux dans la cacophonie ambiante, tu te fatigues un
brin.
Oh,
certes, je n’ai jamais espéré être entendu et compris de tous, ni même de la
plupart… Non… Juste de temps à autre obtenir un petit hochement de tête du mec
qui se dit : « putain mais c’est pas con ce qu’il écrit le
Ytse… ». Juste suscité une petite réaction de loin en loin. Pas plus. Pas
moins.
Jamais
essayé de convaincre quiconque ou qui que ce soit et encore moins les qui plus
con que soi… Et y’en a plein… Les convaincre de quoi d’ailleurs ?
Hein ? Je te demande… Enfermés dans leurs certitudes et leurs convictions
comme ils le sont… A quoi bon user de ma salive, de l’encre, ou même la douce
pulpe de mes doigts délicats sur les touches de mon clavier dans le but
inatteignable de leur coller un peu de plomb dans leur cervelle de piaf… Perdus
pour la France, ils sont, et même pour le Monde, le vaste univers et sa lointaine
périphérie.
Non…
C’est pas à eux que je m’adresse… C’est à moi… Et à ceux qui veulent bien me
lire.
Chacun
de mes petits papiers est un acte d’onanisme… Un expédient pour relâcher la
pression.
Quand
c’est trop ! Trop de conneries, trop de dégueulasseries, trop de
péroraisons ineptes… Y’a un moment… Faut décharger ! Ejaculer sa juste
colère et balancer la purée…
Vital !
Parce que si j’attends trop… Je risque de péter les plombs. Et ce n’est pas mon
ordinateur que je vais sortir… Mais mon flingue et mes grenades et leur coller
du plomb dans leurs putains de trippes…
Alors
voilà… De loin en loin, je marmonne dans mon coin mes imprécations contre ce
genre humain qui me fait de plus en plus chier malgré tous les ceusses que
j’apprécie, que j’admire ou que simplement j’aime… Que ce soit mes proches ou
quelques vénérés inspirateurs… Mais il y a les autres… Tous les autres… Les
tant tellement nombreux autres…
Foule
immense, bigarrée d’apparence mais tellement monochrome dans sa connerie
congénitale… Tous les même ils sont. Quelles que soient la bannière qu’ils
brandissent ou la putain de croix sous laquelle ils se rassemblent.
Alors,
tu juges combien ils peuvent gueuler plus fort que nous autres pauvres petits
ions tournicotant dans la soupe cosmique…
Dure
de se faire entendre quand t’as des trucs à dire au milieu de ce brouhaha.
Tiens,
je vais te confier un truc… C’est aussi un peu pour cela que je suis un putain
de Metalhead de la première heure…
Je
veux dire… Le Métal… J’suis né avec lui… 1970… L’année où le Grand Sab’ nous
sort son album éponyme et son digne successeur Paranoid… Marqué du sceau de la
bête dès ma naissance… Mais bref, le truc avec le Heavy Metal, c’est que les
gonz’, ils ont des trucs à te dire… et ils font en sorte que tu l’entendes !
Tiens…
Je te prends les chanteurs engagés, comme on dit puis. Les Dylan et les autres…
Bon, benh eux, ils murmurent leur message en espérant que les autres tendent
l’oreille et que de ce fait, ils prêtent attention au contenu du discours. Ils
te racontent comme quoi la guerre c’est pas bien et que les fachos sont
méchants… Te le disent avec les fleurs qu’ils faut se mettre dans les tifs
quand on va à SF… Bon… Pourquoi pas. Sauf que faut être un brin patient et
sacrément aimer son prochain pour attendre qu’il veuille bien t’accorder un peu
de son attention.
Moi…
Patient je ne suis pas… Et mon prochain… Bof…quoi… A part les proches et les
aminches que je te parlais plus haut.
Donc
je vais certainement pas me faire chier la bite à attendre qu’il veuille bien
m’écouter, en chantonnant deux trois trucs, certes pleins d’usage et raison, tout en
plaquant quelques accords éthérés sur ma guitare…
Pas
de ca lisette… La manière forte… Un bon coup de pied dans les Sœurs Brontë pour
qu’il s’arrête un instant de courir dans tous les sens comme un poulet sans
tête… Et puis on envoie la sauce… De l’accord de quinte (quarte augmentée si
besoin) martelé façon bourrin, rythmiques plombées en Drop D Tunning, Ampli à
lampe poussé à donf’… Et tout le bastringue grand guignol qui va avec !
Shock Rock !
Oh…
A la fin du bal… Ils t’ont pas plus entendu et encore moins compris… Mais toi…
Tu t’es sacrément défoulé… D’ailleurs j’y retourne… Mon ampli est chaud et
ronflant… Rock It !