lundi 25 mars 2013

Maman, les p'tits avions...

Bonjour ami lecteur, je te commence ce petit billet bien installé dans un de ces confortables fauteuils du Business Lounge Swiss. Quelques petites douceurs pour accompagner mon Bombay Sapphire et un peu de temps devant moi pour laisser vaquer les subtils rouages de mon cerveau fécond à leurs occupations édifiantes : une certaine image du bonheur.

Aéroport donc. Un portail vers l’ailleurs. Un sas plutôt… Une porte côté intérieur : ton point de départ vers d’autres rivages inconnus ou moult fois fréquentés. Une porte vers l’extérieur : l’arrivée, la destination temporairement finale de tes pérégrinations. Entre les deux : un vol plus ou moins long et plus ou moins agréable selon avec qui tu voisines.
C’est beau un aéroport. Beau comme une ville la nuit. Moi j’aime en tous cas.

Oh certes, aucun aéroport du monde n’aura jamais le charme romantique d’un port maritime. Du moindre petit port de pêche aux grands ports hauturiers, ce sont des lieux magiques dont un miens ami, pirate au grand cœur et à la plume alerte, te parlerait mieux que moi. Il saurait te faire voir la brume du petit matin qui se lève sur les quais et les silhouettes spectrales de Cargos au long court. Il te dirait l’odeur prégnante des embruns et le cri des Albatros dans les aubes naissantes. Il te ferait toucher du doigt les charmes vénéneux de cette ligne d’horizon qui t’aimante, qui t’attire… Et t’en resteras sans voix…
Mais il n’empêche, c’est beau un aéroport. Et je ne m’en lasse pas. Malgré la répétition sans fins des mêmes rituels.

L’arrivée au Parking pour commencer : chercher une place. Une sinécure en début de semaine… Un enfer à partir du Mercredi matin à causes de mes insupportables contemporains qui, non seulement ont eu l’idée stupide de voyager le même jour que moi, mais n’ont en plus même pas pris la peine d’emprunter les transports en communs. Non… En voiture qu’ils sont venus, indifférents à la pérennité de notre belle planète… Moi ce n’est pas pareil… Je n’aime pas les transports en commun… Trop de monde… Et puis c’est beau un parking si t’y penses. L’odeur d’essence, le reflet des chromes sous les lumières froides des néons… Mais les autres… Hein ? Pourraient faire un effort. Venir à pieds…
Ah… Voilà… J’aperçois enfin une place. Je m’y glisse dans une manœuvre parfaite, coupe le moteur. Ca y’est. A partir de cet instant mon voyage commence enfin.
Je prends mon élégante mallette Alfred Dunhill et la valise Lancel qui m’accompagna dans tant de périples qu’elle commence à en afficher les outrages…Mais j’aime son côté pratique. Je me dirige vers les ascenseurs. J’attends… J’attends que les uns et les autres, les autres surtout d’ailleurs, aient pu gagner leurs étages respectifs… Pourraient prendre les escaliers les cons…
Enfin la porte s’ouvre et j’entre dans la cabine. J’appuie sur le bouton marqué « Départ »… Et ce simple mot en lettres noires sur fond argenté est déjà annonciateur de plaisirs ineffables. 

Le hall… Ca courre, ça se bouscule, ça grouille de partout… Qu’est-ce qu’ils ont tous à s’en venir ici au même moment que moi… Avec leur tronche de ravis de la crèche. Heureux de partir en vacance les cons… Se délectant déjà des séances photos qu’ils infligeront dès leur retour à des amis qui les regarderont en souriant benoitement tout en les maudissant de leur faire subir ça… Ils me gonflent… Surtout l’hiver avec tous les ignobles qui s’en viennent skier sur nos montagnes, souiller nos neiges immaculées… Dès l’Aérogare qu’ils nous emmerdent… Avec leur sac à ski qu’ils trimballent ostensiblement avec force distribution de coups à droite et à gauche… Maudits soient-ils…
Pourtant… C’est beau un Hall d’aéroport. C’est une Nef post-moderne, le Narthex de ce temple à Hermès… Hermès, le dieu hein, pas la célèbre marque… Quoique cette dernière soit bien sûr présente dans tous les aéroports dignes de ce nom… Mais bref…
Le Hall donc… Là où tu peux encore choisir de faire demi-tour, de ne pas partir vers l’ailleurs qui te tend les bras… Ou d’y rester si tu es là pour ton vol de retour… Mais bon… T’as encore le temps de te décider parce que, comme tout voyageur avisé, tu es venu en avance. Alors profite… Alors regarde le ballet des quidams qui se croisent et s’entrecroisent sans se voir…Sans se regarder… Sauf ce type, ce gros mec, qui se retourne au passage d’une accorte Hôtesse de l’Air, pas encore tomber dans les bras du bagagiste volage que tu sais…  Ecoute le bruissement des conversations et la succession des annonces qui disent comme quoi le Passager Dupont ferait bien de se magner la rondelle s’il ne veut pas que ses bagages se retrouvent sur le Tarmac…
Allez… Il est temps de s’enregistrer… L’Hôtesse au sol est un Hôte mais il est quand même gentil. Il attache l’étiquette ad-hoc à ma valise et je la regarde tapis-rouler vers les entrailles mystérieuses de l’aéroport, en priant secrètement pour qu’elle n’aille pas se baguenauder à Petaouchnock ou ailleurs quand moi je pars pour Johannesburg…
Le préposé à l’enregistrement me tend mon billet et me rend mon passeport et je m’en vais de ma démarche souple et élégante vers le point de contrôle sécurité.

Là encore, ça commence par l’obligation de patienter de trop longues minutes derrière des quidams d’une lenteur exaspérante… Même en bénéficiant des files prioritaires comme ton billet Business t’y autorise, t’as toujours un con qui s’en vient se mettre entre toi et le petit verre que tu vas t’offrir dès que tu auras rejoint le Lounge. Le comble, c’est les mous de la coiffe qui, après avoir passé 5 mn dans ladite file, trouvent encore le moyen de ne pas être prêts quand arrive leur tour. Je les hais. Ils te feraient presque passer le gout du voyage ces cons. En plus, si tu n’as vraiment pas de bol, tu vas encore te retrouver derrière eux au moment du Contrôle des Passeports et là encore ils se pointeront vers le Garde-Frontière sans avoir déjà leur Passeport dans la main… Je les hais derechef et à l’avance pour le temps qu’ils vont me faire perdre…
Déjà que de devoir poser ceinture, montre et parfois chaussures pour des pseudo-contrôles à l’efficacité douteuse… Mais bref… Un mauvais moment à passer… Pis te voilà de l’autre côté… Par encore à destination mais déjà plus vraiment chez toi… Presque parti…

Quelques boutiques avenantes présentent quelques produits supposés attractifs aux yeux envieux et au portefeuille en berne des péquins en goguette. S’ils sont dans l’attente de leur vol retour, pigeons comme je les sais, ils se rueront sur les boutiques de Souvenirs. Ultime chance qu’il leur reste d’emmerder leurs proches en leur rapportant des bibelots pourris dont ils n’auront que faire. Trois cartouches de clopes et deux bouteilles de mauvais whisky plus tard, tu les croises, ployant sous la charge… Heureux d’avoir claqué leur pognon…
Pourtant, c’est beau une Zone Hors Taxe… Très beau même dans certains aéroports qui ont le bon goût de t’offrir quelques échoppes sympathiques… Hermès dont je te causais plus haut, Hacket, Thomas Pink… tant d’autres… De quoi parfaire sa garde-robe casual ou t’offrir quelques accessoires…

Passage par le Lounge aussi… Un petit verre, deux ou trois petits fours… Quelques mails… Dernier coup d’œil à la Pres’ pour demain… Les Echos et l’Equipe… Une partie de tarot sur ma tablette… Coup d’œil au tableau… Embarquement annoncé… Enfin…
Salle d’embarquement… Je tends mon billet et l’hôtesse le passe sous son scanner, me souhaite un bon voyage dans un charmant sourire et passe au passager suivant…
Je pénètre dans l’avion. Siège 12K. Merde… J’ai oublié de demander d’avoir un siège isolé. Avec un peu de bol il n’y aura personne à côté de moi. Je m’installe. L’Hôtesse me prends ma veste et me propose un verre… L’avion se remplit… Trop… Beaucoup trop… Et bien sûr j’hérite d’un passager à côté de moi… J’espère qu’il ne lui prendra pas l’envie de me parler… Je regarde par le hublot… La nuit tombe sur Genève… Annonce du pilote… On attend deux constipés du bulbe qui ne savent pas lire l’heure… Putain… Si ça ne tenait qu’à moi… Départ prévu à 19h00 ? Je ferme la porte à 18h55 et tant pis pour les retardataires de mes deux.
Enfin les voilà…

Fermeture des portes et enchainement des procédures… L’avion recule. Nous partons.

lundi 18 mars 2013

Ytse chez les Gones.


Bonjour ami lecteur, ce matin comme un autre j’accompagnais ma fille sur le chemin des écoliers… Bucolique promenade avant de se lancer dans le tourbillon frénétique d’une journée de travail. Parenthèse enchantée… Main dans la main… Petits propos futiles, amusants babillages… Elle me parle de tout et de rien avec la même conviction, le même éclat d’innocence pure dans le regard.
Elle me conte le dernier épisode de son émission fétiche, me parle de sa mère aussi un petit peu… Elle me dit son impatience de bientôt rencontrer ce petit frère qui arrive au joli mois de mai…
Elle parle, parle, parle et j’écoute cette douce musique…

L’envie est là, tout proche, de s’arrêter soudain pour s’assoir sur un banc cinq minutes avec elle… Ou plus longtemps encore… Saisir cette liberté qui nous tend les bras. Faire l’Ecole et le Travail Buissonniers. Rester toute la matinée sur ce banc à regarder la vie s’écouler autour de nous. Ne rien faire d’autre. Mais le banc est déjà dépassé et nos pas mécaniques nous amènent bientôt à cette cour ouverte sans mur, ni portail.
Telles sont les Ecoles dans nos petits Villages Vaudois : un bâtiment, une vaste cour et aucune enceinte pour les couper du monde. Jaurès ne disait-il pas que Construire des Ecoles s’était abattre les murs des Prisons… Et comme il avait raison… Mais alors pourquoi reconstruit-on souvent ces murs autours de ces mêmes écoles ? Hauts les murs et clos le portail. Fermées à double tour et donc hors du monde et du temps les Ecoles… Ici s’arrête la vie, ici commence l’Ecole… Etrange si t’y penses. Et pour quoi faire surtout ?
Alors je regarde cette cour où s’ébattent de nombreux enfants attendant que la cloche les propulse en rangs dispersés vers leurs classes respectives. Et je me souviens de ce portail vert que je franchissais minot, le cartable sur le dos, pour entrer dans ce lieu ceint de murs paraissant infinis à mes yeux d’enfant. Je me dis que peut-être aurais-je aimé pouvoir jouir aussi de cette impression de disposer de la liberté de pouvoir délaisser le tableau noir et la voix de mon maitre pour m’en aller me baguenauder dans les prairies alentours bruissant du joyeux ramages des oiseaux de passage. 

Je la revois bien la cour de l’Ecole de mon enfance… L’Ecole des Garçons comme on l’appelait encore alors même que la mixité avait heureusement déjà cours… Le portail vert que je te disais, puis ce vaste rectangle de bitume percé de deux rangées de platane. Le grand bâtiment de deux étages qui abritait les salles de classe se prolongeait d’un préau qui lui se contentait d’abriter nos jeux lorsque le temps se faisait moins clément. Que de bons moments passés dans cette cour… Dans les frimas des aubes hivernales ou sous le doux soleil des matins de printemps.
J’ai neuf ans, j’sais que ce n’est pas vrai mais, disons que j’ai neuf ans. Je dis au-revoir à ma mère d’un baiser bref, pas que les autres me vois trop encore dans ses jupes… Besoin de montrer son indépendance…Déjà... Je franchis le fameux portail et je rejoins Yohann, David, Eric ou Smaïn… Paroles échangées… Paroles d’enfants que j’ai oubliées depuis… Tu t’en souviens toi de ce dont on pouvait bien se parler à neuf ans dans les années Septante et des ?
La cloche allait sonner, alors pas le temps d’organiser un de nos jeux habituels…. Cowboys contre Indiens, gendarmes et voleurs… sans parler des parties de football improvisées… A peine le temps d’échanger quelques billes ou quelques-unes de ces images panini qui commençaient à faire fureur à l’époque… Osvaldo Piazza… Tu t’en souviens ? Il m’a fallu des semaines pour finalement pouvoir enfin coller son image dans mon album… Echangée contre celles de 3 obscurs joueurs de ce petit club tout neuf de la lointaine capitale… Et soudain le tintement strident de la cloche électrique retentit et nous prenons tous notre place dans nos rangs respectifs attendant que le maitre nous fasse signe de le suivre jusqu’à la classe…

Nous obtempérons sagement… L’hiver avec la délectation de pouvoir se réchauffer enfin, et aux beaux jours, avec un regard de regret vers cette cour où nous aimerions tant pouvoir continuer à jouer.
Les deux CP, le bureau du Directeur et les deux CE1 au rez-de-chaussée, le CE2, le CM1, le CM2 et l’appartement de fonction occupé par un des instituteurs au premier étage… On pénètre dans le saint lieu du savoir… On s’installe à nos places… Vieux écritoires de bois dont le dessus se lève dans un grincement de charnières rouillées et dans lesquels nous laissons nos cahiers et nos livres… Le cours commence… Un coup d’œil vers la pendule… Il est 8h30… Dans une heure et demie ce sera la récrée…
Mais en attendant… Dictée… Oups… J’en transpire déjà… Pas mon fort la dictée… Je suis bien meilleurs en Math et en Rédac’… Et puis pardon, les instits de l’époque… Ils n’y allaient pas avec le dos de la cuillère au moment de noter… Fautes de Grammaire ou de Conjugaison = 2 points en moins… Fautes d’orthographe = 1 point en moins… Quand tu pars de dix… T’es vite à zéro… Alors que maintenant tu pars de vingt et c’est par quart de point qu’ils décomptent… Pitain… Les dictées, c’était plus dur avant…
Enfin… Jusqu’ici j’ai toujours limité les dégâts… Pas comme mon pote Yohann et encore moins comme le gars Bruno… Le Cancre de la Classe… Le pauvre… Il n’a certainement pas la lumière à tous les étages…
Et ce salaud d’Instit qui s’est cru malin en l’envoyant chez le Dirlo chercher « Le Compas qui fait des Ronds Carrés »… Il y’est allé le con… Revenu la queue entre les jambes et en chialant comme une madeleine… Le Dirlo n’avait pas gouté la blague et l’avait copieusement engueulé… Il lui avait collé 100 lignes… Ils ne badinaient pas avec la discipline à l’époque les instits… Alors que maintenant, tu peux presque leur pisser contre… Tu risques quoi ? Un avertissement ? Et au bout de 100 avertissements ? Un blâme ! Et au bout de 100 blâmes… Ah c’est sûr, les Instits… Ils étaient plus durs avant… Mais bon prince, le nôtre avait promis au pauvre Bruno d’intercéder en sa faveur et de dire au Dirlo que c’est lui qui l’avait envoyé…
Mais bon… Allons-y pour cette dictée… Putain… Le père Hugo qui demain dès l’aube veut aller arquer dans la cambrouse à l’heure où celle-ci blanchira… Moi tu me connaissais pas à l’époque, mais j’avais déjà le gout des ballades champêtres… Et donc le Hugo et son désir d’ailleurs ok… Mais ce besoin de le faire savoir en Alexandrins… Bon. Va falloir s’accrocher…
La voix du Maitre qui scande les mots en bon pédagogue, insistant de-ci de-là sur une prononciation pour bien nous faire sentir une redoublement de consone ou la marque d’un féminin… Il est long ce texte… Y’a des pièges… Pas le moment de se laisser endormir par le ton monocorde du Maitre qui n’en finit pas d’ânonner sa dictée… Et Harfleur ? Mais c’est quoi ce bled… Et comment ça s’écrit… Doit bien y avoir un « H » quelque part… Enfin… Arrive la délivrance… Le tant attendu point final… Le temps de se relire… Ça devrait jouer… Ah non « Quand j’arriverai… » C’est un futur… Pas de « S »… Ouf…
On pose nos stylos et le Maitre ramasse les copies… J’en profite pour adresser mon sourire 69bis à Sophie… Elle y répond en rougissant un peu… C’est dans la poche…

Conjugaison… Impératif présent… Bon… Verbes du Premier Groupe… Première et Deuxième du Pluriel tout pareil que l’indicatif présent… Fastoche. Par contre… Cette Deuxième personne qui se conjugue comme la première… Sans parler de ces euphonies qui te changent la donne et te font mettre des « S »…  Exercice… Ça colle… Ah merde… J’ai mis un « S » à « Marche »… Un petit coup d’effaceur… Ni vu, ni connu…
La pendule n’est pas d’argent et donc ne ronronne pas au salon mais se contente de donner l’heure sur le mur de la classe au-dessus du bureau du Maitre… 9h45… Bientôt la récrée… Un nouveau petit regard par en-dessous vers Sophie… Et un nouveau sourire, 49ter cette fois… Elle rougit de plus belle… J’irais lui parler à la récrée… Elle partagera peut-être son gouter avec moi…
Je reviens à mes exercices… Encore deux phrases. J’ai fini… Avant tout le monde sauf Nathalie… La première de la Classe… Toujours… Moi… Deuxième… Ça me va… Devant mais pas trop… Discret… Ne pas trop sortir du rang… Ça craint sinon avec les potes… D’ailleurs y’a les compos qu’approchent bientôt… Faudra que je revoie cet impératif de mes belles deux… On ne sait jamais…
L’Instit me regarde… Oups… Faire semblant de n’avoir pas fini pour pas qu’il se lève et vienne regarder ce que j’ai fait… J’ai tout bon… Je le sais… Mais je ne me suis pas super appliqué pour écrire… Et puis mon stylo bave un peu…

Le temps s’allonge indéfiniment… Tiens… Je vais faire l’exo numéro 7… Y’a toutes les chances qu’il nous le colle à faire à l’Etude… Donc si je le fais maintenant je pourrais peut-être avoir plus de temps pour jouer à la fin de l’heure d’étude… Un pari… Un risque à prendre… S’il ne nous le donne pas… Je l’ai dans l’os et j’ai bossé pour rien… Pas grave… Ce n’est pas long…
La voix du Maitre de nouveau : « Vous me ferrez l’exercice 7 à l’Etude »… Arff… J’suis le meilleur…
Sonnerie… Récrée ! Lâchez les fauves…

Je me lève et bouscule mon voisin. Il ne se réveille pas. Comme d’habitude. Je l’ignore et me dirige vers les porte-manteaux de ma démarche féline. Déjà classe le Ytse… La patère de Sophie est un peu éloignée de la mienne. La faute à nos noms de famille qui ne commencent pas par la même lettre… C’est con… Y’a peut-être quelque part dans le vaste monde, un alphabet quelconque où le M et le R son concomitants… Mais je ne le connais pas… En tout cas… Dans le nôtre d’alphabet, y’a quatre autres lettres entre nos deux initiales… En plus elle est au début du M et moi à la fin du R… et donc y’a 9 Clampins qui se sont glissés entre nous… Pas grave…  Je prends ma parka et l’enfile tout en m’approchant d’elle, si belle avec ses longs cheveux noirs bouclés et ses grands yeux ensorceleurs…
Une main sur mon épaule… C’est David… Il me montre un énorme sac de billes… Me dit son intention de poser «une vingt »… Je regarde Sophie, David, Sophie, le Sac de Billes… Va pour les billes… J’ai neuf ans je te rappelle… et le sens des priorités qui va avec…
J’emboite le pas à David. Sophie baisse les yeux. Un peu triste.

La sonnerie retentit déclenchant une explosion de courses précipitées vers les portes des différentes classes. Ma fille coure vers moi, et j’émerge de mon rêve éveillé. Elle m’embrasse et repart vers sa journée d’écolière. Et moi j’aimerais la suivre… Retomber en enfance… Pour un instant…Pour un instant seulement partager ces moments magiques de l’apprentissage. Quand chaque jour apporte sa cohorte de nouveauté… Quand tout est encore neuf… Quand un rien t’émerveille…
Je regarde ma montre… Il est temps que j’y a aille… Vingt minutes de trajet et réunion à neuf heures…
Une porte claque… Et le silence revient dans cette cour… Déserte à présent. Les derniers parents s’empressent, qui vers sa voiture, qui pour rentrer chez soi…
Un dernier regard vers cette fenêtre éclairée à travers laquelle je vois danser les ombres de petites silhouettes… Je reconnais celle de ma fille… Ou tout du moins m’en persuade. Je lui envoie un dernier baiser du bout des doigts avant de faire demi-tour pour quitter à mon tour le monde de l’enfance pour celui des adultes…

lundi 11 mars 2013

J'ai essayé: on peut !

Bonjour amis lecteurs. Moi vous me connaissez ? Depuis le temps que vous me lisez, on est un peu comme à tu et à toi les tous. 
Alors tu sais que d’habitude, je n’ai peur de rien, et surtout pas des mouches insidieuses qui viennent te tourner autour du blog pour s’en venir te chercher des poux dans la syntaxe… Tous ces fâcheux avec leurs gueules d’enterrement qui t’examinent l’orthographe, et t’analysent le style… Ces emplumés de gala qui te réputent ceci ou te prétendent cela. Ces pétomanes de la pensée qui ne répondent plus faute d’avoir la lumière à tous les étages…
Et tu sais donc aussi que les chouineries pathétiques de ces mous de la coiffe ne seront jamais pour moi qu’un vague murmure diffus à peine plus audible que le cri d’un morpion. Ils crient, ils pleurent et ils s’indignent et moi je regarde pousser les asperges depuis les sommets inaccessibles de ma hauteur d’esprit. Indifférent à leur babillage grotesque et encore plus à leurs menaces puériles, les ceusses qui m’expliquent comme quoi je vais trinquer… Menaces qui me glissent dessus comme mes Kastle MX88 dans la poudre légère des combes enneigées…

Blindé, le Ytse… Caparaçonné dans son armure à l’épreuve des fâcheux et de leurs turpitudes, tel un preux chevalier pourfendeur de la connerie humaine. Sang-froid surtout et en toutes circonstances. Antigel dans le calbute et prêt à leur régler leur compte, à les descendre à la prochaine occasion, comme déjà expliqué dans un précédent article haut en couleur. Pas de quartier, Vas-y Ytse ! Viva Ytse ! Tu liquides et tu t’en vas…  Distribution gratuite à la tombola des voyous…  Premier prix : un voyage en première classe vers l’archipel des malotrus… Aller simple bien évidemment. Surtout pour les pires d’entre eux, les Loups habillés en Grand-Mère qui voudraient tant tellement qu’on les considère comme des blogueurs respectables malgré toute la laideur de leurs idées nauséabondes.
Oh, j’en vois déjà qui fourbissent leur syntaxe déficiente pour s’en venir me cracher contre en m’accusant d’inciter à la violence… D’appeler au meurtre… Voir d’en vouloir commettre moi-même… Céréal Killer virtuel le Ytse… Les cons… Ils prennent tout au pied de la lettre… L’art de la métaphore leur échappe… Et moi je me gausse… Je me moque… Je les entarte virtuellement… Tarte à la crème Story ici et ailleurs, chaque fois que je croise un de ces hurluberlus à l’humour en berne.
Mais ils voudraient qu’on fasse quoi face à la connerie et aux cons qui l’expriment ? Qu’on leur chante une berceuse ? Berceuse pour un fâcheux… Moins efficaces que le requiem pour un con si tu veux mon avis… Non mais tu me vois moi, chanter « Maman les p’tits bateaux » à un Beaufréac en espérant que ça l’attendrisse ?
Parce que si seulement ils pouvaient en prendre de la graine… S’arrêter un moment… Se relire… Combien de fois, j’ai failli écrire : « Hé, machin (ou bidule, hein ? J’suis pas sectaire) Baisse la pression, tu me les gonfles ! »… Ah si ils pouvaient réfléchir aux conneries qu’ils écrivent et à ce qu’elles disent d’eux… Alors peut-être qu’ils comprendraient qu’ils sont dans l’erreur… Que si leur maman les voyait, elle en pleurerait de honte, en mourrait de chagrin… Que le monde est amour et leur haine vaine sur la terre comme au ciel… Ils abandonneraient leur jalousie mesquine… Alors seulement, alors peut-être, on pourrait s’appeler chéri, se donner tu « T’es beau, tu sais ! » et discuter le bout de gras en toute quiétude… Puis se quitter en se faisant des papouilles : « Bon baisers où tu sais. »… Alors les cris laisseraient la place à un silence apaisé… Un silence de Homard qui pour une fois n’aura tué personne. Je pourrais presque vouloir flatter leur égo et leur remouiller la compresse si seulement ils pouvaient comprendre…
Mais c’est trop leur demander. Zéro pour la question toujours avec eux… Tant tellement la haine les aveugle… Et c’est peu de dire qu’ils me détestent, qu’ils me maudissent. Ils voudraient m’envoyer ad patres, chez les Gones ou chez les Macs… Ils voudraient me voir Cavaler au Canada… Ils voudraient m’envoyer danser la Polka à Cracovie ou déguster des Fleurs de Nave en vinaigrette aux confins du Tonkin… Bref, ils voudraient me voir partout mais ailleurs…

Enfin, je digresse, je digresse alors que tout cela tu le sais déjà de A jusqu’à Z, en long, en large et même en travers, mais le préambule me paraissait nécessaire pour bien que tu saisisses la gravité de l’instant. Parce que pour dire le vrai, aujourd’hui, à l’heure de m’installer devant mon clavier, une sourde angoisse m’étreint. Si, Signore, le grand, l’unique, le magnifique Ytse ressent comme le début d’une légère panique et ça, ça ne s’invente pas espère… C’est de la toute belle angoisse, de celles qui te mettent la boule au ventre et comme du plomb dans les tripes… Et pourtant je n’ai pas l’habitude de me mettre la rate au court bouillon pour un oui ou pour un non… Mais là… Je flippe, j’ai les flubes, les foies, le trouillomètre à zéro, n’en jetez plus !
Et cette angoisse que je te cause n’est pas celle de la page blanche… Celle-là, je la laisse aux petits écrivaillons de blogs sans intérêt ni visiteur… Aux ceusses qui n’ont pas inventé le fil à couper le beurre mais qui voudraient bien avoir l’air… L’air de quoi d’ailleurs ? Ils ne le savent pas eux-mêmes… Avoir l’air vivants peut-être, simplement parce qu’ils pensent qu’écrire leurs conneries les fait Etre… Eux qui sont déjà entre la vie et la morgue, et parfois même déjà morts et ne le savent même pas… Putains de clients pour la morgue des illusions perdues. C’est bien fait pour leurs gueule d’ailleurs, et on ne portera pas le deuil… Même pas un deuil express. Parce que faut être logique, les ci-dessus, si leur page blanche les angoisse, nous, elle nous ravit… Tout le plaisir est pour nous et Champagne pour tout le monde. Moins ils écrivent, moins ils publient et mieux nous nous portons. Oh que oui.
Parce quand ces cochons-là sont lâchés et qu’ils s’installent devant leur écran, faut voir ce qu’ils nous pondent comme dégueulasseries abjectes. Que ce soit sur leur propre espace quand ils en possèdent un, ou dans celui des autres qu’ils squattent bien souvent impunément… Quand ce n’est pas avec la bénédiction du tenancier des lieux bien trop heureux de voir venir à eux les foules indignées en laissant s’exprimer tous les gros et petits travers de ces gens-là… Parce qu’ils les connaissent, les bougres, les sujets susceptibles d’attirer les foules comme du sirop pour les guêpes.  Et ils sont prêts à tout, sous couvert de nombre de visiteurs uniques, sous prétexte de nombre de pages lues. Alors ils mettent le paquet et c’est fête au village, foiridon à Yahoo city, tout est permis, ça ne mange pas de pain, pourvu qu’on ait le buzz’. Ils feraient même sans doute dans le porno si ce n’était pas déjà vu et banal à pleurer. T’es pas d’accord ?

Parce que, si tu me lis ici, c’est sans doute que tu as l’habitude de te baguenauder sur la toile et donc, tu me comprends, hein ? Tu vois ce que je veux dire ? T’en connais surement des tas de ces blogueurs célèbres ou anonymes prêts à tout pour attirer le chaland… Et pourquoi non quand tu vois les  médias soi-disant respectables et sérieux tomber de plus en plus dans le caniveau… sans doute la faute aux blaireaux qui les lisent… Tout le monde en croque, tout le monde trempe son pain dans la soupe populiste.
Non mais regarde, regarde un peu, tout ce qu’ils peuvent s’abaisser à faire… Journalisme d’investigation mon cul… Bruits de chiottes oui… la vie privée de Walter Closet… Celles des uns et celles des autres étalée au grand jour. Et le bon peuple qui en redemande… Le Pain et les jeux ça ne lui suffit plus… Tu parles… Depuis le temps… Il veut du plus croustillant, du plus bandant, savoir qui baise avec qui et dans quelle position… Tout apprendre, tout connaitre de la vie sexuelle de Lilipute, la dernière godiche en date à peine sortie d’un loft à la con pour aller danser le Tango Chinetoque au Bal des Rombières ou se faire miser le zéro dans un de ces bacchanales de chez la mère Tatzi… Ou ailleurs… Peu importe l’endroit pourvu qu’on ait l’ivresse des sens.
Chaud Lapin par procuration le vulgus pecus qui en redemande encore de la pétasse siliconée ou de l’éphèbe bodybuildé. Alors Valsez Poufiasses, le public vous regarde. Plein feux sur le tutu… Ou plutôt sous le tutu… Du cul, du cul, du cul comme disaient les Guignols de l’Info il y a déjà quelques années…
Parce que, moi, j’suis comme ça, je dis les choses comme elles sont: les deux oreilles il s’en tamponne le coquillard, l’homme de la rue, c’est la queue qu’il veut… Les queues même…Et qu’elles soient longues, grosses ou en trompette, il s’en fout, pourvu qu’elles soient célèbres… T’as qu’à voir le battage qu’ils nous font sur ce pauvre DSK… Bien abject sans doute le gazier mais on en arriverait presque à le plaindre tant tellement ils nous le mettent à toutes les sauces… T’as presque envie de leur dire : Bas, les pattes ! Circulez, y’a plus rien à voir ou à dire sur l’Ex-Directeur du FMI priapique… Au suivant de ces messieurs… ou de ces dames d’ailleurs… Egalité des sexes oblige. Doit bien y avoir une actrice en mal de réclame et prête à nous entonner un petit concerto pour porte-jarretelles ou à se laisser prendre la main dans le slip du Gondolier en pleine Mostra … L’air de ne pas y toucher… Oups, désolé, j’avais pas vu les photographes…

Parce que les médias, ils ne font pas que répondre aux sollicitations de leur lectorat en mal de sensation… Non, non…  Les pipeules aussi ils ont des exigences… Veulent voir leur trogne à la Une… Et tant pis si il faut commencer par montrer son cul ou ses nibards… Et tout ce beau monde de se taper dans le dos et de conclure quelques petits arrangements entre amis. Là, je te sers la vérité en salade mais j’espère que je ne t’apprends rien… Secret de Polichinelle que cette connivence entre les journaleux et leur pseudo-victime atteinte dans sa vie privée… Privée d’exposition médiatique en fait. Et donc il faut bien trouver le moyen de se bricoler sa petite heure de gloire, se mitonner son retour sur le devant de la scène… Alors on se met d’accord, on se consulte, on s’organise… Toi la Vedette, tu nous programme un petit baise-ball à la Baule où ailleurs… Mais tu nous dis quand et comment et on t’enverra du monde pour te tirer le portrait au moment ad-hoc… On peut même t’en tirer deux si tu veux les offrir à tes fans énamourés comme ce con de Justin Bieber.
Alors, tu me diras, ça fait longtemps que ça existe les pseudo-stars qui font plus parler d’elles par leurs frasques hors des plateaux que par leur jeu d’acteur ou d’actrice… Longtemps que certains empruntent Sucette Boulevard pour rejoindre Hollywood Avenue… Longtemps que les impresarii ont appris leurs répliques « Dégustez gourmandes… Le petit rôle dans mon prochain film, il est à prendre ou à lécher… »… Et il est même possible que certaines l’aiment le chauve à col roulé et parviennent à joindre l’utile à l’agréable… Mais au moins, cela se faisait dans le secret des alcôves. Au suce de tous certes, mais à la vue de personne…
Alors que maintenant, non-seulement certaines carrières sont encore du bois dont on fait les pipes mais en plus faut que ça se fasse au grand jour et devant les sexe-cam’… Le must étant de nous faire croire ensuite que c’est incidemment que la vidéo s’est trouvée divulguée sur le net. Benh voyons… Et si ma tante en avait ? Hein ? Est-ce qu’elle pourrait prétendre à la Couv’ de Gala ?

Tu me diras, j’te cause des acteurs, mais il n’y a pas qu’eux… Non… La Race des Pipeules est étendue et variée avec des tas et des tas de ramifications… Mais des mœurs assez similaires… Tiens, Messieurs les Hommes Politiques que je t’évoquais rapidement en parlant de notre ex-futur-président-de-la-république-française… Ils n’échappent pas à la règle… Oh… C’est souvent moins graveleux et moins détaillé que pour les starlettes… On reste plus dans le poids des mots que dans le choc des photos… Faut dire que bon… En général, ils ne sont pas non-plus de la première fraicheur nos messieurs-dames de la politique… Alors le bas peuple se passe volontiers de les voir en pleine action… Il leur dirait même presque d’aller faire ça plus loin… Mais il veut tout savoir quand même…
Et il y a de quoi dire apparemment… Je ne sais pas si les clés du pouvoir sont dans la boite à gant mais elles ouvrent les portes et les cuisses… Ça c’est sûr… Quand tu parcours la vie de nos derniers Présidents, c’est un peu un vol au-dessus d’un lit de cocus… Une maitresse par-ci, une ex-femme par-là, et des enfants cachés en veux-tu en voilà… Alors certes, on ne convoque pas la presse à chaque fois que le Président plonge dans le stupre et la fornication… On la muselle même parfois la fameuse presse, à grand renfort d’écoutes téléphoniques et de menaces voilées où l’on fait bien comprendre au journaliste trop curieux qu’il ferait mieux de laisser tomber la fille s’il ne veut pas recevoir des dragées sans baptême.  D’ailleurs, c’est souvent après leur mandat qu’on apprend que nos hommes politiques ne faisaient pas que peigner la girafe entre deux remises de médailles et autres banquets. Et on découvre qu’ils aimaient bien faire le Coup du Père François aux dames de passage, leur glisser le bulletin dans l’urne pour Votez qui vous savez.
Comme les rois de naguère quoi… Comme quoi, nos révolutions, je ne sais pas si elles ont éliminé la misère et l’exploitation mais en tout cas pas le droit de cuissage apparemment… Ah, les déplacements de l’équipage présidentiel… Les DS5 ont remplacé les Carrosses mais c’est toujours Hue, Dada le soir à l’hôtel… Plus belle la vie pour l’Elu du Peuple… Tu n’as pas de mouron à te faire pour lui… Ça baigne dans le béton pour sa pomme… C’est souvent la fête de sa paire de couilles républicaines… Des gonzesses comme s’il en pleuvait dans son pageot. Ce n’est pas les moutons qu’il compte pour s’endormir pépère… Et son Room Service… Hein ? Ce n’est pas Club Sandwich ou Œuf Mimosa… Tartes aux Poils sur commande pour l’heureux élu national… Ah, il peut avoir la banane le gonze… Et pas dans l’oreille espère… Il a beaucoup de lieux plus accueillants pour la lui abriter.
Moi, j’imagine les ceusses qui suivent le Président dans ses déplacements, son chauffeur, ses secrétaires, ses gardes du corps… Ils doivent en voir des vertes et des pas mures… Enfin façon de dire hein ? Pas que tu crois que je cause des maitresses présidentielles qui, si elles ne sont peut-être pas toutes laubées ne sont surement pas trop tartes non-plus… Mais bref… ‘magines toi le Secrétaire du Président qui vient toquer à sa porte au petit matin pour bien lui rappeler qu’il a serrage de paluches à 7h00 du mat’ au Salon de l’Agriculture… Tu toques à la lourde, exprimes tes hommages à la donzelle que tu lui as présentée la veille en te disant peut-être qu’après-lui, s’il en restait, t’irais te frotter toi aussi à la peau tendre de la souris. D’ailleurs, tu le connais bien le Premier des Français, tu sais qu’avec lui les amours sont courtes et vite mortes… Alors tu dis que le soir venu, t’iras p’t’être pousser la sérénade sous la fenêtre de ladite souris désormais défunte aux yeux présidentiels.
Surtout que depuis lulure et les débuts de la République… On a eu que des hommes aux manettes… Mais moi je vais te dire le fond de ma pensée… Si un jour nous élisons une femme à l’Élysée… Ce sera sans doute kif’ kif bourricot… Et nos braves pandores, nos CRS qu’on voit trottiner sabre au clair derrière le Président, benh ils auront intérêt à faire vachement gaffe à leur vertu… On n’a pas fini d’entendre chouiner dans les couloirs : « Maman, la dame fait rien qu'à me faire des choses… »… Tu me diras, y’en a peut-être qu’attendent que ça, de se faire mâcher la chique par la Première des Français… Si, si… ceci reste bien une pipe même si elle est présidentielle… Parce que ça va arriver… C’est inévitable… Un jour enfin on aura une Femme pour gouverner la France… La loi Salique de mes belles deux n’a plus cour en République Française…

Ce qui me fait penser, je te causais des Rois d’antan… Mais y’a encore deux trois peuples vaguement arriérés qui pratiquent encore ces régimes monarchiques d’un autre âge… Et là aussi, pardon, comment qu’ils s’affichent dans tous les magazines et toutes les positions… Je dirais même que c’est encore pire et qu’il semblerait que le bon peuple soit encore plus disposé à mettre le trou à la serrure des chambres royales qu’à celles de la République. Bon, j’dois bien reconnaitre qu’il y a quelques princesses plutôt girondes pour lesquelles on se mettrait bien en frais pour leur faire un doigt de cour… Alors forcément, on préfère s’en doute s’imaginer ladite princesse les pattes en l’air ou bien se faisant grimper en danseuse par la face nord, plutôt qu’une quelconque Madone de Comice Agricole.
Remarque c’est le mérite de la Monarchie… Quand tu souveraines de père en fils, benh forcément, ta pas besoin que la valeur attende le nombre des années… T’es prince ou princesse de naissance… Ou tu peux le devenir par alliance à un âge où tu présentes encore bien…
Tu me diras, cette bizarre attirance pour les Monarques s’applique aussi aux ceusses en exercice et dans la force de l’âge… Je veux dire… Le Bébert et le Charlot… Ce n’est pas des Apollons… Pourtant ils sont nombreux à se préoccuper de savoir dans quels pots ils trempent la cuillère… Alors certes, dans le cas de l’Albert, la princesse est jeune et fraiche, mais la Camilia… Hein ? Entre nous ? D’ici là à ce qu’on ne se retrouve pas avec la Reine-Mère maquerelle à la une de Voici… Tu vois le titre ? « Ne soldez pas Grand-Mère… elle brosse encore – Le témoignage exclusif de Philip d’Edinbourg… »… Surtout que la médecine fait des miracles… Je l’entends d’ici ce bon Mountbatten susurrer à l’oreille de la Babeth : « Lâche-le, il tiendra tout seul »… Poilant.
Et les Petits Princes de maintenant, crois-moi que ce n’est pas des moutons qu’ils demandent pour leurs étrennes. « P’Tit Papa Noel, achète-moi une pute ! ». Ouaip, Y’a de l’action dans les palais princiers… Tu peux me croire. Y’en a toujours eu d’ailleurs n’en déplaise au Azuro-Hématophiles et aux tenants de l’orthodoxie des mœurs qui bien souvent sont les mêmes. Les têtes couronnées ont souvent eu le feu au derche, en tout temps et en tout lieu… En avant les moujiks qu’en prenaient plein les moustaches à la cour de Nicolas II, Bosphore et fait reluire chez le Sultan, son Altesse au Sérail… La fête à neuneu quoi… La fête des nœuds surtout, de la tête aux sacs… Faut dire qu’ils n’étaient pas regardant les monarques de naguère… Ils ne parlaient sans doute pas du mariage pour tous mais le radada pour tous et avec tous… Ça oui ! Espère !
Comme quoi, on leur fait des reproches, ont les réputent ceci-cela, mais ils étaient très démocratiques dans leur pratiques sexuelles, de la fille de ferme au garçon d’écurie et jusqu’à la Baronne de mes deux et le Marquis de Moncul… Y’en avait pour tout le monde… Et pendant ce temps-là, les curetons nous racontaient comment ne pas faire de boogie-woogie en dehors des liens sacrés du mariage… Bien respecter les règles, surtout ne pas manger la consigne.

En parlant des curetons… Hein ? Tu me vois venir… Comment qu’ils ne donnent pas leur part aux chiens et leur langue au Chah…  Ah ça, pour ce qui est de s’agiter le goupillon, ils étaient moins regardant que ce qu’ils exigeaient de leurs fidèles. Sur la commode qu’il le posait leur culte quand ça les arrangeait. Plutôt deux fois qu’une qu’ils allaient à Con-Fesses les gueux… Avec leur cierge qu’ils venaient déclarer leur flamme au tout puissant en honorant ses ouailles… A tour de bite qu’ils te distribuaient les indulgences… « Ce n’est rien ma fille, ce n’est qu’un péché véniel, fais-moi des choses, trois Ave et deux Pater et tout ira bien »… Aime-moi et le ciel t’aidera… Je suis même certain qu’ils y en a qui arrivaient à faire croire que le salut passait par la pipe… Genre. « Fais gaffe à tes os, ma petite, la fin des haricots est proche, et le jugement dernier qui va avec, alors soi bien gentille avec moi et t’iras t’assoir à la droite de dieu si tu le peux encore après ce que je vais te mettre… Mais en attendant Mange et tais-toi… Ce n’est pas de l’hostie. »… Emballage Cadeau qu’ils te faisaient : le Salut et la vie éternelle en échange d’une petite gâterie sans conséquence…. Faut-il vous l’envelopper ?
J’exagère ? Oh que non… T’as qu’à voir… On en a fait des Maximes des frasques cléricales tant tellement ça se savait qu’ils bouillavaient à couilles rabattues les Curetons… « Comme la vérole sur le bas clergé… » Ça te dis quelque chose ? Toutes leurs petites chéries qui leur refilaient leurs microbes du plus bas étages qui soit… C’était Morpions Circus les cellules monacales espère… Faut dire… Ils n’avaient pas tous les moyens de protection dont nous pouvons disposer à présent… Sans parler de leurs principes imbéciles prohibant l’usage des contraceptifs… Même la plus banale capote était proscrite… Alors ils avaient vite fait de se chopper des choses tristes à jouer à Alice au Pays des Merguez avec toutes les gentes damoiselles que le bon dieu mettait à leur lubrique disposition. Comment que ça devait faire la queue chez le frère apothicaire… Qui heureusement avait toujours deux ou trois décoctions de trucs et de machins qui soignaient tout et plus encore… Bravo, Docteur Nédictine… Puis si d’aventure ils avaient dépassé les bornes et que leur bigoudi farceur partait en quenouille, qu’ils perdaient leur bite et leurs dents comme le hareng ses plumes… Ils pouvaient toujours se tourner vers Dieu et dire une prière… « Notre père qui êtes aux cieux, faites qu’on ne meurt pas, on a encore du monde à loncher… Des toutes belles damoiselles, accortes, expertes et accueillantes, bien putes, aussi enchantées qu’enchantantes… Alors mets ton divin doigt où j’ai mon doigt et guéris moi vite… que ça fait un mal de chien bordel de merde… Amen»…  Au pire… Ils pouvaient toujours faire chauffer la colle et tenter de se rebricoler un braquemare mignonet avec de la ficelle et du papier…
Et je suis sûr que quand ça marchait, quand ils avaient retrouvé leurs moyens, ils poussaient même leur avantage jusqu’à en demander un peu plus au Seigneur-notre-dieu-qui-est-juste-et-bon, quitte à monnayer ses faveurs comme ils monnayaient aussi celles de leurs courtisanes… Genre : « Seigneur, voilà de la bonne galantine de volaille que je t’échange contre quelques Dames frivoles et peu regardantes… »
Faut dire aussi que les agneaux de dieu sont un tantinet crédules… Déjà… Les mecs faut voir tout ce qu’on peut leur faire avaler comme balourdises, et que je te crée l’homme à mon image, et la femme à partir de sa côte, et que je te fais un déluge, et que je t’ouvre la mer rouge, et que j’envoie le fiston faire des miracles à la con… Ils sont prêts à tout gober, les Saintes Evangiles, la vie des Saints et les Prédictions de Nostratrucmuche… Tu ne vas pas me dire que le terreau n’est pas fertile à l’abus de faiblesse… Hum ?
Comment qu’ils en ont profité…et en profitent encore…Surement…  
Et les Conclaves ? Pourquoi tu crois qu’ils s’enferment à double tour ? Et c’est pareil avec les Imam, les Pasteurs et les Rabbins, hein ? Je précise. Pas que tu viennes ensuite me faire chier la bite comme quoi que… Ah je les vois d’ici les Conciles Œcuméniques :
-          « Salut, mon Pope ! Alors ce petit mal de Naples ? Ça va mieux ? »
-          « Oui mon père… D’ailleurs, si vous pouviez aller m’attendre chez la Mère Plumeau… Parait qu’y en a de nouvelles… »
En plus, les mecs, ils maitrisaient le calendrier… Ils pouvaient décréter autant de jours fériés qu’ils voulaient… Et les jours fériés… Hein ? Qu’est-ce qu’est Gratos les jours fériés ? Et les Années hein ? Pareil… Alors bon… De temps en temps ils te balançaient une petite Annus Mirabilis, ou une Annus Sanctis… Mais dans leurs fors intérieurs, combien tu paries qu’ils auraient préféré te décréter une Année de la Moule…
Moi, tu me connais ? Tu me sais bon et généreux, alors tu ne t’étonneras pas que je souhaite de tout cœur que Dieu n’existe pas… Ou que si il, qu’il n’ait cure de nos destinés et de nos coupables penchants… Parce que sinon… Y’a une bonne brochette de religieux de tout poil qui vont aller rôtir en enfer à force d’à force de ne pas respecter les exigences de leur propre chapelle… Ouaip… Si je conçois Dieu à l’image que ses sectateurs nous en donnent, benh je me dis qu’il doit drôlement l’avoir mauvaise le barbu de voir ses directives ainsi bafouées par ceux qui seraient chargés de les faire appliquer… A sa place je te leur enverrais deux ou trois anges exterminateurs… Histoire de leur apprendre à vivre… Tu me diras… Mécréants comme je les sais, ils seraient bien capables de les plumer les anges en questions… Voir même de les trousser comme de vulgaires soubrettes comme le proposait un ex-célèbre journaliste…

Ah ouaich, et si tu penses à tout ce que je viens de te bonnir, tu ne t’étonneras plus que le plus vieux métier du monde soit celui qu’on voit pratiquer sur les trottoirs de Manille, Paris ou Alger et de toutes les villes du monde… Et ce n’est pas pour apprendre à marcher que ces Dames et Messieurs arpentent le macadam…  Alors on peut se palucher jusqu’à plus soif… Te parler de dignité humaine, d’exploitation de l’homme par l’homme et tout le saint-frusquin… Et certes cela est vrai… Mais d’un autre côté… Y’a comme une utilité publique à la chose… Il ne faut pas se voiler la face… Pas besoin d’être grand clerc, et par là même client potentiel à en croire la rumeur publique, pour se rendre compte que la fermeture des maisons closes était une fausse bonne idée. Lutter contre le proxénétisme est une évidence… Interdire la prostitution et en pénaliser l’usage beaucoup moins. Les matrones des sleepinges ont leur utilité et chaque fois que j’en croise une au détour d’une promenade dans le quartier des pâquis, je soulève mon chapeau et je dis bonjour à la dame, conscient que je suis de sa fonction sociale sans doute encore plus vitale que celles des curetons cités plus haut.

Comment ? Tu dis ? Je me suis égaré dans les circonvolutions complexes de mes pensées lumineuses… Ah benh oui… T’as raison… Je ne sais plus de quoi on parlait… J’ai perdu le fil à un moment donné… Que disais-je donc au début de cet article qui commence à s’étirer comme un jour sans pain ?
Bouge-pas… Je remonte voir…
Ah oui… Je te disais mon indicible crainte au moment de commencer le petit projet que je formais… Faut dire qu’il était un peu osé… Un genre d’entreprise qui n’eut jamais d’exemple… Si je puis dire… Alors j’hésite…
Pourtant, moi, tu me connais ? D’habitude, même lorsqu’il s’agit de m’exposer un peu et de rosser les cons… J’hésite rarement… Je distille mes petits pamphlets, du Brut de décoffrage pour les brutes empêchés de la pensarde… Parfois ils se prennent à me répondre et je renvoie la balle… Parfois ça tourne un peu au vinaigre… Mais au bout du bout… J’ai toujours l’honneur de les buter et de laisser derrière moi les macchabées des fâcheux dans les rues de la toile… Les doigts dans le nez que je peux me défaire des constipés du bulbe les plus tenaces… Quel qu’en soit le nombre… Ytse contre les Gros Khons… C’est toujours Ytse qui gagne à la fin…
Mais bref, je te vois d’ici, l’air ahuri, a t’interroger sur ce qui semble ainsi me causer soucis. Ça te perturbe que le grand Ytse puisse exprimer une quelconque faiblesse… Tu n’as pas l’habitude toi qui admire la belle mécanique de ma prose à la fluidité sans faille… Tu te demandes quel grain de sable c’est glissé dans la vaseline… Tu te dis qu’il y a un Os dans la Noce ou autre part… Et tu voudrais bien savoir… Et moi je digresse, je pars dans des réflexions certes hautement intéressantes et pleines de finesse mais qui n’apportent aucune réponse à tes interrogations…  Bah ne t’inquiète pas… Ménage tes méninges et te fais pas couler une bielle… Ne t’assieds pas sur le compte-goutte mais dans ton fauteuil préféré et écoute moi… Je vais tout te dire… Arrêter mes élucubrations parce que je te vois qui dodeline… Tu t’endors mon salaud… Alors que je te cause… Ma prose te fait bâiller comme les huitres ? Non ? Ah bon !
Donc, je te disais ma sourde angoisse au moment d’entreprendre l’entreprise que tu sais… Quoi ? Tu ne sais pas justement ? Je ne te l’ai pas dit ? Tu m’étonnes… Tu dois te tromper pire qu’un éléphant… Ou alors t’es encore défoncé… T’as fumé ? Y’en avait dans les pâtes de midi ou bien ? T’as reniflé de la vraie… Hein ? C’est ça ? Non ? Ah bon… Laisse-moi me relire alors…
… Ah benh t’as raison… Je ne t’avais encore pas expliqué ce que je comptais faire en venant ici tantôt… Mais c’est de ta faute aussi qui n’arrête pas de m’interrompre à tout bout de champs. T’es pressé ? T’as une bière sur le feu ? Bobonne a mis le diner en route ? Y’a du Poulet au menu avec Sauce Tomate sur canapé ? Les Morues se dessalent déjà ? La cocotte-minute a sifflé trois fois ? Allez, va, j’abrège tes souffrances…

Donc, ce morninge, inspiré par mes deux précédentes excellentes contributions en forme d’hommage à quelques personnes que j’aime bien… Mais également encouragé par les critiques unanimement dithyrambiques que j’ai reçues après leur publication… Je me suis dit qu’il pouvait être temps d’écrire un petit papier en l’honneur d’un de mes maitres à penser, un de mes inspirateurs, le plus grand auteur français du siècle passé et peut-être du présent qui est encore trop jeune pour que l’on puisse jurer de rien… Mais il a mis la barre très haute le bougre…  C’est d’ailleurs cette même barre qui m’intimide à l’heure de me lancer dans l’aventure. Parce que comment parler de lui à la hauteur de sa contribution à l’édification des masses ignorantes ? Comment évoquer son œuvre sans la dénaturer ? Je veux dire… Passez-moi la Joconde par exemple… Je saurais vous en dire quoi ou qu’est-ce… D’une manière ou d’une autre… Mais les books du Grand Fredo… C’est une autre paire de manche… J’ai peur de me prendre un bide… Et pas un petit bide de rien du tout… Un maouze… Un putain de Buffalo-Bide si tu veux une image criante de vérité… Que déjà on m’accuse de m’en inspirer trop, de le plagier, de le voler… Le Casse de l’Oncle Ytse, main basse sur la faconde Dardienne… Comme si je pouvais avoir cette prétention stupide. Ne dit-on pas qu’à l’impossible nul n’est tenu… Et je crois qu’on commencera à voir des eunuques chauves avant que je puisse seulement penser pouvoir approcher l’inaccessible étoile…
Mais d’ailleurs, il est tard Monsieur, faut que je rentre chez moi… Alors je remets mon hommage à plus tard, pour un prochain article… Parce que je sais que tu n’attends que ça fidèle lecteur… Et surtout toi aimables lectrices… Hum ? Mesdames ? N’est-ce pas que vous aimez ça, les petits papiers bucoliques du Ytse…

Allez, à la prochaine donc… Laisse-moi m’installer dans ma chaise longue avec ce petit Calvados ’75 et bouge ton pied que je vois la mer… Moi, je vais me reposer avec la fierté du devoir accompli… Car en dehors de mon rendez-vous raté avec l’ami Frédo, je m’étais aussi assigné un petit challenge, celui de faire entrer les 175 titres de ses San-Antonio dans le texte ci-dessus, tout en gardant audit texte un semblant de structure et de contenu… Et tu sais quoi… J’ai essayé : On peut !

lundi 4 mars 2013

Mange et tais-toi !


Bonjour ami lecteur. Moi tu me connais, depuis le temps qu’on se fréquente les deux… Tu me sais bien tranquillement installé au fond de ma campagne Vaudoise où je vis heureux sans pour autant vivre caché puisque je te livre régulièrement mes petites pensées bucoliques sur la marche du monde.
Bon, je sais aussi que souvent tu dois te demander si ce que j’écris, c’est du lard ou du cochon ? Hein ? Avoue ?

Benh je vais te le dire… Tout ce que j’écris… Je le pense… Alors parfois, j’y mets sans doute des formes absconses et subliminales qui, je le conçois, peuvent peut-être dérouter quelque peu… Et je pratique avec délectation le jeu de l’écriture multicouche… C’est que ça doit se déguster un peu comme un millefeuille les papiers d’Ytse… Et c’est aussi ce qui fait leur charme… Des strates et des sous-strates en veux-tu, en voilà… T’en as pour ton argent… Alors profite… Alors déguste… Et ne te pose pas trop de questions porcines…
Quoi que… Par les temps qui courent… Je te comprends un peu. Reconnaitre le lard du cochon… C’est un peu compliqué… Et à une époque où on peut nous faire prendre de l’équidé pour du bovidé… Tu as raison d’être méfiant.
D’ailleurs, puisque j’évoque le sujet. Je te ferais juste remarquer que, cette affaire somme toute assez risible de viande de cheval dans les lasagnes, on en parle, on en parle, on en parle… Mais ce n’est pas d’hier qu’on te fait prendre des vessies pour des lanternes… Hein ? Tromperie sur la marchandise… Ca a toujours existé. Depuis lulure…
Et dans tous les domaines… Des exemples ? Mais j’en ai à foison mon biquet…

Tiens… Pour te donner une idée de l’ancienneté de la chose… 2,000 ans et des qu’on te berlure sur tout un tas de trucs et de machins… Faut dire que ça avait commencé par l’ami Jésus qui avait quand même bien arnaqué le traiteur en charges des Noces à Cana en lui vendant de l’eau pour du vin millésimé… Malin le gonze d’ailleurs de se pointer à la fin du bal… Tout le monde était déjà sans doute passablement saoul et ils n’y ont vu que du feu…
Alors tu vois, dans notre bonne vieille civilisation occidentale christianisée… Quand l’exemple vient d’en haut… Benh faut pas s’étonner qu’après, le phénomène s’amplifie, croisse et multiplie pire que des petits pains dans des mains messianiques.
En parlant de pain… Là aussi… Tu penses que c’est un aliment tout simple, basique, sans danger… Benh pas toujours… Parce que la farine servant à sa confection… Il vaut mieux savoir d’où elle vient… Alors, la prochaine fois que tu fais l’acquisition de ta baguette quotidienne, assure-toi que le meunier ne dormait pas trop quand il s’est fait livrer les céréales dont il a fait la farine… Assure-toi qu’il était bien éveillé et en état de séparer le bon grain de l’ivraie… Assure-toi surtout qu’il n’a pas trop ergoté au moment de discuter les prix avec son fournisseur et que celui-ci lui ait bien livré un Seigle de bonne qualité… Et exempt de tout ascomycète… Sinon, prépare-toi à nous exécuter une petite danse de Saint-Guy des familles… Premier prix au Bal du Mal des Ardents que tu pourrais finir si tu ne te gaffes pas assez… Tu sais, cette amusante tradition Spiripontaine remontant au début des années cinquante ?
Bref, ça fait un moment qu’en matière alimentaire on nous fait jaffer des tas de trucs louches et douteux… A nous faire passer le goût du pain… Mais y’a pas que ça…

Il n’y a pas qu’en gastronomie qu’on nous fait avaler des couleuvres… C’est vrai partout et pour tout… J’exagère ? Que nenni !
J’irais même jusqu’à dire que ça ne s’arrange pas le moindre avec le temps qui passe et qui n’y fait donc rien à l’affaire… Et tout ça grâce aux médias… Et même à cause… Parce que bon, en sport par exemple… Ils ont quand même un don pour la génération spontanée de stars en devenir… Tu ne trouves pas ? Le moindre petit bout de match un peu réussi, le moindre petit exploit sur une course ou un combat… Et hop, l’inconnu anonyme devient le nouveau Zidane, le futur Blanco, le Tabarly du siècle…
En parlant de siècle… Les journaleux qui te parlent du « Match du siècle »… Alors que ledit n’en est que dans sa prime jeunesse… Non mais tu t’imagines… Toi… On t’aurait dit quand t’avais 12-13 ans que t’avais vécu là tes meilleures années ? Que c’était râpé pour la suite ? T’aurais fait quoi ? Une balle dans la calbombe, Non ? Alors voilà quoi… Ils te racontent comme quoi, t’as vu le match du siècle… Plus besoin de t’affaler devant ton poste… T’en verra plus des comme ça… Sacrés Journaleux…
Remarquez… Ils sont forts les gratte-papier… Ils arriveraient même à te faire passer un PSG-OM pour un Classico… Alors que bon… On le sait tous que ce petit match hexagonal, certes souvent savoureux et qu’on aime à suivre jusqu’au bout de la nuit, est un peu au vrai Classico, ce que la Tourtel est à la Bière…
D’ailleurs, dans le domaine sportif, l’ultime arnaque… C’est bien de vouloir nous faire passer les journalistes sportifs pour plus experts dans les sports qu’ils commentent que les sportifs ou les techniciens eux-mêmes…  Et que ça se prend au sérieux et te livre de l’Analyse au kilomètre… Que ça te décortique les options tactiques des coaches et les gestes des joueurs… Ce qui me ferait marrer moi, c’est qu’un Franck Ribery ponde un papier pour donner son avis sur la syntaxe d’un Riolo, le style d’un Ménès… Ce serait drôle non ? Et tout aussi légitime à vrai dire !   

Mais il y’a pire mon pauvret… Même dans le domaine Artistique on te ment, on te spolie, on te crée de la Star de mes deux… On te vend de la soupe insipide en te faisant croire que c’est du velouté… Et que je te sers de la Rihanna, et de la Beyonce, et de l’Amel machin… De la daube on te fait bouffer… Et quand je te parle de Daube… C’est bien de Merde que je te cause… Pas de la bonne Daube Provençale… Le Ytse, il ne te ment pas lui… Il appelle un chat, un chat et de la merde… de la daube…
Tiens, je te prends la Star Ac’ par exemple… Que les Alchimistes d’antan ils en sont tout retournés de voir qu’enfin y’en a qui arrivent à te transformer le plomb en or… Enfin… Ils arrivent surtout à te vendre du plomb pour de l’or… Ce qui est très con, d’ailleurs… D’une certaine manière… Parce qu’en matière de musique… Le plomb… C’est très bien… De la bonne rythmique bien lourde, Drop D Tuning Rules… En tout cas, moi je préfèrerais toujours les Rythmiques de Plomb du Sab’ à la soi-disant voix d’or d’une Lara Fabian…
Mais bref… La Star Ac’, donc… Comment tu peux croire qu’en enfermant quelques jeunes adultes paumés dans un putain de château, tu vas te retrouver avec un nouveau Brel (en parlant du Grand Jacques… Va donc jeter un coup d’œil chez le Pirate…)… Ils nous prennent vraiment pour des cons.
A tout prendre et en comparaison, la Nouvelle Star… C’est presque acceptable… Au moins on leur demande juste de chanter… Et certains le font bien… Et donc on obtient de bons interprètes…et basta cosi… Pour ce qui est de la création… Tu repasseras… Mais après tout, si le Vulgus Pecus aime ça…
Je pourrais aussi t’évoquer la littérature… Te raconter comme je pleure devant certaines quatrièmes de couv’ qui te racontent comme quoi le Da Vinci Code est dans la lignée du Nom de la Rose… Ou que untel est le nouveau Borges et tel  autre l’égal de Iain Pears… Tiens, c’est comme si moi j’essayais de te vendre ce blog pour du Frédéric Dard…


Bref, tu vois, toute cette histoire de viande de cheval… Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Arnaques et autres contrefaçons font florès en ce bas monde. J’sais pas si c’était mieux avant mais c’est de pire en pire… Tu peux me croire. Et tout ce qu’on nous demande, c’est de fermer les yeux et d’avaler tout rond… Leur mot d’ordre : Mange et tais-toi !