mardi 22 janvier 2013

Foiridon à Montreux City

Bonjour ami lecteur… Tu l’auras sans doute remarqué mais les temps qui courent ayant par trop vu les mous du bulbe manifester leur haine, j’ai eu quelques tendances à mettre baïonnette au clavier et à charger sus aux faibles d’esprit et pauvres de cœur…   Au point que certains crurent bon de m’intenter moult procès risibles sur le sujet, sans autres buts, certes, que de dissimuler leur propre vilénie non assumée.
J’assume bien évidement jusqu’au dernier pixel de mes propos et reste persuadé que ce combat contre l’ignorance crasse et la bêtise était juste et bon… J’irais même jusqu’à prétendre qu’il était nécessaire… Et c’est donc avec la certitude du devoir accompli que je viens aujourd’hui dans un tout autre but…

Aujourd’hui, il n’est pas question de molester du fâcheux à coup de phrases savamment ciselées et autres contre-arguments inopposables. Aujourd’hui, je positive ! Et plutôt que de mettre en avant les turpitudes de quelques-uns, qu’il me soit permis d’évoquer ici la grandeur d’un homme… De toute façon, je suis ici chez moi et donc peux me permettre tout ce qui a l’heur de me plaire sans avoir à quémander une quelconque autorisation…

Alors, pour commencer ce petit éloge, hélas funèbre, il me faut t’inviter à un petit voyage ami lecteur… Un voyage qui te demandera un petit effort d’imagination dont je te crois capable malgré tes moyens limités… Tu es prêt ? Alors allons-y…
Allons tous à Montreux, sur les rives enchanteresses du Lac de Genève… Je t’y convie non pas pour enregistrer un disque comme d’autres avant nous, mais simplement pour te bonnir l’histoire d’un mec… Un mec pas comme les autres… Un type hors norme… Et pas parce qu’il était homosexuel avoué et grand promoteur du Partenariat Enregistré, mariage pour tous à la mode Helvète et en vigueur depuis 2005 dans ce beau pays… Non… Sa vie privée n’a pas grande importance lorsqu’il s’agit de mesurer sa vie à l’aulne de sa contribution à l’amélioration de celle de ses contemporains.
Ce qui compte, ce qui fait de lui un être exceptionnel, c’est qu’il est parti de presque rien pour arriver très loin quand tant tellement passent leur vie à n’aller nulle part tout en s’agitant beaucoup…
Mais, maintenant que nous voilà sur place, au bout du bout de ce lac, aux confins du Canton de Vaud, je te demande encore un petit effort d’imagination pour remonter non plus le cours du Rhône mais le temps…

Imagine… Imagine la première moitié des Années Cinquante… Et un gamin un peu rebelle qui sue sang et eau devant un piano…de cuisine… Un apprenti cuistot comme il y en a tant d’autres dans ce pays réputé pour ses écoles hôtelières… Mais pas comme les autres… Si tous ses sens sont sans doute dirigés vers l’accomplissement de sa tâche, au point d’être honoré du titre de Meilleurs Apprenti de Suisse, il en est un qui s’égare et papillonne : Les esgourdes…
Sourdes au tintamarre généré par la brigade en ordre de bataille: les ordres aboyés, les tintements des cuivres, le bruissellement des sauces en ébullition… Les Portugaises du jeune homme se tendent vers un objet presque incongru dans une cuisine : un poste de radio… et la musique qui s’en échappe… Alors, toi, lecteur perspicace, tu ne manqueras pas de me faire remarquer qu’entre le Piano et les Cuivres déjà évoqués et la Batterie de Cuisine… Il ne fallait pas s’étonner que le jeune homme en question puisse éprouver quelques inclinations non-coupables pour la musique en générale et le Jazz en particulier… Merci Daniel Filipacchi…

Et voilà notre petit mec qui termine son apprentissage et comme il a de la suite dans les idées, et qu’il est plutôt du genre démerdard, il se dit qu’il pourrait bien joindre l’utile de sa formation toute neuve à l’agréable de sa passion musicale… Et il parvient à se faire engager par le Centre de Congrès de Zurich ce qui lui permettra d’assister aux performances des plus grands Jazzmen de l’époque…
Petit saut temporel pour retrouver notre jeune homme, fort d’une nouvelle formation dans les domaines de la finance et de la comptabilité et d’une petite expérience en tant qu’employé de banque… Orientation qui aurait pu tuer dans l’œuf ses coupables penchants…pour cette musique qu’ils étaient nombreux à l’époque à qualifier de Musique de Nègres ce qui tendrait à prouver que la Connerie de la plupart est une constante  immuable…
Mais heureusement il n’en fut rien et c’est au contraire ces compétences nouvellement acquises qui allaient permettre bientôt l’accomplissement de l’œuvre incomparable du Monsieur…
Parce que c’est ainsi qu’il se retrouve bientôt à Montreux, à l’Office de Tourisme et rapidement en charge de l’organisation des Evènements… Evénements musicaux bien sûr… et à forte orientation Jazz & Rock…
Par la suite, une chose en entrainant une autre et l’enthousiasme et la pugnacité du gonze faisant le reste… Nous voilà en 1967… An 1…

1967, date du premier Montreux Jazz Festival qui, au court des 46 ans à venir, allait voir défiler la fine fleur de la musique… Le Jazz certes… Mais le Blues aussi et le Rock bien sûr et son Archange Métallique… Un peu de Pop aussi et quelques sonorités exotiques… Pluriculturalisme de rigueur ! Sus à la ségrégation et à l’obscurantisme…
Combien de vocations ? Combien de jeunes artistes lancés dans le grand bain via ce Festival devenu un mythe ? Un passage presque obligé pour les plus grands groupes lorsque l’organisation de leur tournée le permet…  
Sans parler d’un Riff mythique sur lequel des millions de guitaristes débutants allèrent bientôt faire leurs gammes…
Et moi, et moi, et moi… Sept ans que je ne manque pas un rendez-vous à l’exception de 2008 pour cause de naissance de ma fille adorée… Six éditions… Et des soirées inoubliables… Un peu de Soft Jazz avec Peter Cincotti et Mélody Gardot, un brin de Pop avec Paolo Nutini et Roger Hodgson, un étourdissant mix latino-blues-jazz avec l’immense Carlos Santana, un festival de Slide avec le trop méconnu Derek Truck, un survol acoustique de la carrière du grand Chris Cornell, du Oldies but Goodies avec l’inénarrable Billy Idol et Foreigner, du un peu plus lourd avec 69 Chambers et Nightwish… et tant d’autres…
Sans parler des à-côtés… La scène extérieure et toute la promenade le long du lac avec ses stands de restauration et son ambiance particulière…
En vérité je te le dis ami lecteur, au MJF on se doit d’assister au moins une fois dans sa vie ! A défaut je n’irais pas jusqu’à dire que tu auras raté la tienne mais elle aura à jamais comme un léger goût d’inachevé… Rassure-toi… Le Festival, c’est tous les ans et en la matière le cap des Cinquante ans n’a rien de rédhibitoire…
Surtout, et même si le soleil brillera sans doute moins fort et moins loin sur les éditions à venir, the Show Must Go On comme le chantait Freddie Mercury statufié sur la rade Montreusienne…
Le Festival continuera tout comme le Casino renaquit de ses cendres après le célébrissime incendie de 1971 quand Frank Zappa était sur scène et que Funky Claude courrait dans tous les sens…

Le 10 janvier de cet an de disgrâce 2013, à l’aube, la brume matinale enveloppa le Lac de Genève d’une fumée spectrale… le soleil se leva embrasant le ciel… Et plus rien ne fut et ne sera comme avant…
Claude Nobs s’en est allé taper des boeufs sous d’autres cieux plus cléments que notre monde en décrépitude… Un monde qu’il a contribué à rendre meilleur ou à tout le moins plus acceptable chaque première quinzaine de Juillet de chaque année que mon Divin ami fait depuis 46 ans…
Repose en Paix ami Claude… Que les trompettes célestes aient des accents de Jazz et que la fête dure jusqu’au bout des temps… La Camarde est passée par là mais elle t’a rendu immortel comme tous ceux qui laissent derrière eux une œuvre impérissable et la marque indélébile de leur passage sur cette terre…
Adieu donc…
Et pour te dire au revoir… Laisse-moi empoigner ma guitare et te jouer une dernière fois ce Riff intemporel :
TIN, TIN, TINNNN… TIN, TIN, TINDIN… TIN, TIN, TIN… TIN…DINNNNNNNN….

lundi 14 janvier 2013

Têtes et Sacs de Noeuds

Bonjour ami lecteur… et en écrivant ces 3 petits mots par lesquels j’ai pris l’habitude d’entamer toutes mes délicieuses épitres, je ne peux m’empêcher de me trouver un tantinet faux cul étant entendu qu’aujourd’hui la « bonitude » de ta journée à venir ne saurait me préoccuper moins…
J’irais presque jusqu’à dire que je te la souhaite aussi horrible et détestable que la mienne a mal commencé… Je sais que ce n’est pas bien de ma part et encore moins digne de mon habituelle hauteur d’esprit mais putain ça soulage…
Surtout… Ce n’est pas de ma faute mais de celle de tous ces clampins qui lambinent sur les routes et s’endorment sur la voie de gauche sur mon trajet quotidien…autant dire sur MA route… Déjà que je préférerais être partout mais ailleurs, voir simplement encore dans mon lit… Alors si en plus faut supporter les autres…

Tu me diras… S’il n’y avait que sur la route que mes contemporains me gonflent… Cela ne serait qu’un demi-problème… Etant entendu qu’au final, je passe moins d’une heure par jour dans ma voiture pour me rendre à mon bureau et en revenir… Et quand j’aurai ajouté que ce petit trajet est souvent mis en musique par quelques groupes de bon aloi – Pretty Maids ce matin par exemple – que j’écoute bien confortablement installé sur les sièges en cuir pleine fleur de ma BMW Série 5… Tu comprendras bien que ce court moment n’a rien de vraiment éprouvant malgré tous les ramollis qui font obstacle à la bonne avancée de mon cheminement…
Mais sinon… Qu’est-ce qu’ils ont tous à trainer comme ça… A s’approprier la voie de gauche pour y pantoufler peinard… Le pire c’est à l’approche des radars… Les mecs ils roulent déjà à 100/110 au lieu des 120 autorisés… Mais ils ralentissent encore !!! Non mais y croient quoi ? Qu’ils vont toucher un bonus pour avoir été contrôlés en deçà de la vitesse autorisée ? Les cons…
Et l’autre encore plus con qui faisait l’éloge de la lenteur… J’te jure… Je hais la lenteur… Mieux… Je hais les lents ! Voilà c’est dit… Je les exècre… Je les abomine…
En voiture ou à pied… Ils me font royalement chier à se mettre sur mon chemin…
D’ailleurs, je ne sais pas si tu as remarqué mais les lents dans le geste le sont souvent aussi dans leur tête…
Pour bien que tu comprennes le sens de ma pensée, je te prends un autre exemple de comportement ayant tendance à me donner des envies de meurtres en série… Moi, je prends très souvent l’avion et pas seulement pour mes loisirs… Je dirais même que, mes déplacements sont à 95% professionnels… Et donc, tout agréable que ce soit d’aller se baguenauder aux 4 coins de l’Europe, de l’Afrique et du Moyen-Orient, benh ça n’en reste pas moins de longs jours loin des miens et de mon Home Sweet Home… Alors tu vois, lorsque sur je suis sur le retour, je n’ai souvent qu’une hâte : arriver chez moi… Bref, dans ce contexte, il est une sorte de gens qui m’exaspère au plus haut degré : le con qui, après une attente de vingt bonnes minutes dans la file ad-hoc, arrive devant le préposé aux contrôles des frontières sans avoir préparé son passeport préalablement… Et que je te cherche dans mes poches, ou pire : que je te fouille pendant cinq minute mon putain de sac à main quand le con en question s’avère être une conne… Nan mais je te jure… Ca fait juste vingt minutes qu’ils rang-d-onionnent comme des blaireaux à la seule fin de se faire valider le droit d’entrer et ils ne sont même pas foutus d’être prêts lorsqu’arrive le moment de montrer patte-blanche… C’est bien simple, moi, si j’étais Garde-Frontière, je te me leur dénierais l’accès au territoire à ces branques… A coup de pompe dans le prozib’ que je te les maintiendrais de l’autre côté de la barrière…
Enfin… Tu m’as compris : la liberté de lenteur des uns s’arrête là où commence ma volonté d’aller toujours de l’avant.

Oh je te vois d’ici en train de te chauffer les doigts, tout prêt à te jeter sur ton clavier pour t’en venir clamer que je ne suis qu’un infâme intolérant sous mes airs de ne pas y toucher… Et benh, je vais te décevoir lecteur de bonne volonté… T’as raison… Intolérant je suis et fier de l’être en plus !
Parce que bon,  tu ne vas quand même pas me dire que notre monde n’est pas un tantinet intolérable sur les bords ? Si ?
Enfin quand je dis notre monde… Je devrais plutôt dire les bipèdes qui l’habitent… Notre pauvre monde il n’en peut mais lui si l’homme est con et nuisible par nature… L’Homme… Avec un « H » majuscule… Tu le trouves tolérable toi… L’Homme ? Depuis le temps qu’il arpente tous les continents à la recherche de la moindre abomination à commettre…
La pire de toute d’ailleurs, la mère de tous les vices… C’est l’incroyable tendance de l’Homme à vouloir se préoccuper de ce que fait son prochain… Et pas par sympathie ou pour mieux le connaitre… Non… Pour bien lui casser les couilles ! Bien lui montrer que ce n’est pas comme ça qu’il faut faire ! Bien lui indiquer le bon chemin à l’exclusion de tous les autres !...
Moi, c’est ça qui me gonfle le plus… C’est là où la plupart de mes contemporains me deviennent insupportables ! Quand ils veulent se mêler de ma petite vie peinarde ! Me dire quoi faire, comment penser, qui aimer ou détester…
Et pourtant… Je ne fais chier personne… Je ne demande rien… Je revendique juste le droit d’être libre… De m’occuper de ma petite personne… De tracer ma route sans que des mous de la coiffe et du reste ne viennent y semer des embuches…
Et qu’il en soit de même pour tout un chacun…

Tiens, je te prends encore un exemple pour illustrer mon propos… Le Mariage pour tous !... Donc, moi, le mariage… Bof… J’ai déjà donné… Ça ne sert à rien ! Maintenant… Si d’autres veulent convoler en justes noces ou se mettre la corde au cou…selon comment vous voyez la chose… Bref, si d’autres veulent se marier… Grand bien leur fasse… Mais tous les autres ! Les Gays ou les tristes… Homos ou éteros… TOUS ! Tous doivent avoir la liberté de pouvoir passer devant l’édile de leur choix et donner un cadre juridique à leur relation…
Alors de voire cette bande de décérébrés défiler contre ce principe égalitaire pourtant évident… Y’a comme des images de voitures piégées qui me viennent en tête… Une bonne petite bombinette au milieu du cortège… Une qui les tuera tous… Et mon pote Dieu reconnaitra les siens parmi les corps dispersés aux vents mauvais…
Je suis même sûr qu’ils y trouveraient leur compte d’ailleurs les abrutis de Civitas… Les fous de Dieu de mes belle deux… Doivent vénérer Simon de Montfort les cons… Alors ils ne verront sans doute pas d’inconvénient à se faire vaporiser… Doivent avoir de la fibre de martyr les cons… Les pires ceux-là… Parce que souvent les martyrs sont du bois dont on fait les bourreaux… La différence c’est qu’ils se sont juste retrouvés au mauvais endroit ou au mauvais moment… En un temps où leurs idées à la mords-moi les choses ne faisaient pas l’unanimité… Que sinon… C’est eux qu’auraient tenu les flingues espère… Comment qu’ils te les auraient éradiqués leurs détracteurs si ils avaient pu…

Là, normalement tu te dis que tu me tiens… Que tu vas me prendre en flagrant délit de contradiction… et le faire savoir… Tu vas m’objecter que si je plaide pour ma propre liberté de penser et d’agir, je me dois de l’appliquer aux autres… y compris à ceux qui défilaient Dimanche…
Et je te répondrai que certes… Et d’ailleurs j’accorde sans problème le droit à tout un chacun d’être convaincu que l’ordre naturel des choses reste dans l’union d’un homme et d’une femme et que le mariage civil ne devrait que refléter ce supposé état de fait… Je leur accorde même le droit d’être perturbés dans leur petit esprit étriqué, par le fait que deux personnes de même sexe puissent s’aimer… Mais qu’ils la ferment !
Qu’ils ne cherchent pas à imposer leurs putains de normes à la con ! Après tout… Le Mariage pour tous n’a jamais été une OBLIGATION de Mariage pour tous… Donc, les ceusses qui ne veulent pas se marier… Libre à eux… Mais qu’ils n’essayent pas d’empêcher ceux qu’ils veulent le faire…benh de le faire justement…
Et là… Contrairement à ce que voudraient faire croire quelques empêchés de la pensarde : il n’y a aucune contradiction à ne pas être personnellement persuadé de l’intérêt du mariage tout en souhaitant que tous puissent y avoir accès…

Mais surtout… Oh oui surtout… Ma liberté… Celle que je te clamais plus haut… Benh elle consiste aussi à pouvoir dire haut et fort combien ils me font tartir tous ces gros cons soi-disant bien-pensants qui te tendent la bible, le Coran, ou tout autre livre à la con qu’il soit petit et rouge ou gros et doré sur tranche, à l’appui de leurs idées puantes… Comme si le fait que lesdites idées soient publiées à X exemplaires, souillant ainsi de leur sale encre noire la beauté de pages qui étaient bien plus belles lorsqu’elles étaient d’un blanc virginal, bref, comme si le fait d’être écrites leur donnait plus de force…
Alors oui, c’est leur droit de croire, par exemple, que le monde est né il y a 6.000 ans de la seule volonté d’un Dieu anthropomorphe… C’est con à se les bouffer à la sauce Gribiche… Mais c’est leur droit…
A la limite, adhérer benoitement à tous les principes d’un autre âge édictés par une bande de tristes sires réunis en conclaves divers et variés… C’est sans doute aussi leur droit même si c’est encore plus con…
Mais là où je dis merde ! Là où je dis stop ! C’est quand ils veulent imposer lesdits principes urbi et orbi… Quand ils opposent ces règles soi-disant divines à la liberté individuelle des autres ! Là oui, j’intolère !!! J’intolère violemment même !!!
Et oui, d’une certaine manière je leur dénie une part de liberté… Je leur dénie le droit d’être libres d’emmerder le monde… Principe de précaution basé sur l’expérience… L’expérience de l’histoire qui nous montre combien ces malades sont dangereux !!! Y’a qu’à compter les morts !!! Sur des buchers, sous les jets de pierre…tant et tant d’horreurs commises au nom de ces principes de merdre… Et faudrait les tolérer ces glands ? Jamais !

Alors tu vois, mon cher lecteur, au final… Tu peux m’intenter tous les procès en Intolérance que tu veux… Je plaide coupable…

lundi 7 janvier 2013

Laissez Pousser les Asperges.

Bonjour ami lecteur, et sans doute me dois-je d’ajouter un « Bonne Année » de bon aloi comme si ce simple vœu pouvait avoir une quelconque influence sur le cours de ta morne vie.

Oh, ne t’inquiète pas, je ne vais pas discourir sur la vacuité de ces souhaits que l’on s’échange obligeamment à l’aube d’une année nouvelle… D’autres l’ont déjà fait et avec talent…
Et puis après tout, formuler une fois l’an quelques pensées positives envers ton prochain plutôt que tes habituels persiflages jaloux… Hein ? Je ne vais pas t’en faire reproche… Même si je ne me berce d’aucune illusion quant à la sincérité de tes paroles…

Pas que tu penses forcément à mal d’ailleurs… Mais avoue que tes vœux procèdent plus du rituel automatique et conditionné que d’une réflexion intense et profonde sur le devenir de tes contemporains… Tu me diras, ça fait un bail que tu as lâché l’affaire pour ce qui est de la réflexion… Une éternité que tu navigues en pilotage automatique…
Alors ce n’est pas parce qu’une convention à la mords-moi les choses fait que le 1er Janvier marque le passage à une nouvelle année que cela va soudainement changer l’eau en vin et les veaux en sages…

Parce que moi, c’est ça qui me fait marrer dans tout ce tintamarre annuel… Tout ce bastringue fait autour de la célébration de ce putain de changement de date comme si cela allait aussi changer nos vies…
Oh, je n’ai rien contre le fait de trouver ici matière à réunir quelques bons amis autour d’une bonne table bien dressée avec moult victuailles appétissantes et autant de délicieux breuvages. Une coupette de Ruinart pour enterrer l’an défunt et un ballon de bas-armagnac 1970 pour baptiser le nouveau, la saveur est la même qu’en toutes autres occasions et le plaisir itou… Alors pourquoi s’en priver ?
Bon… Mon côté Anar me pousserait parfois à vouloir réveillonner le 30 décembre ou le 2 janvier mais l’anti-conventionnalisme poussé à l’extrême reste tout aussi con que le traditionalisme puisque portant les mêmes contraintes attentatoires au libre arbitre…
Donc il festoie comme tout le monde le 31 Décembre le Ytse mais sans y attacher d’autres importances que le goût des autres et des bonnes choses…
L’année qui s’achève ? Qu’elle crève !
Celle qui commence ? Je m’en balance !

Oh, je te vois d’ici prendre un sourire narquois, ce qui reste toujours préférable à ton air niais habituel, et préparer quelques sarcasmes supposés spirituels sur mon nihilisme de façade… Mais sache qu’il n’en est rien.
Si le passage à l’an nouveau ne me chaut que peu, ce n’est pas que je n’attende rien d’une année à venir… Bien au contraire et surtout pour 2013 qui sera une année un peu particulière pour moi puisque source de joies ineffables eu égard à un certain événement en gestation…
Ce n’est pas non plus que je répugne à regarder dans le rétroviseur ou que je considère que le basculement d’une année sur l’autre agisse comme une éponge sur l’ardoise de mes souvenirs…
Non… C’est juste que pour moi, le temps est un long fleuve tranquille qui s’écoule sans avoir besoin de l’écluse d’un 1er Janvier pour exister…

Chaque jour qui passe précipite le futur vers le passé… Notre petite planète fait sa révolution… Il y a un soir… Il y a un matin… Un crépuscule tombe… Une aube nouvelle se lève… Et on avance…
La même petite planète achève sa course autour de notre étoile et les saisons valsent et s’enchainent… Et on continue d’avancer…
Inexorablement… On avance… Pas après pas… Et chacun de ces putains de pas nous rapproche du dernier… Du de trop…
On arpente les sentiers que je te causais dans un précédent article… Chacun sa route… Chacun son chemin… Chacun son rythme… Mais on avance toujours… Le moyen de faire autrement ?
Alors quand t’as compris ça… Pourquoi se goberger sur le 31 Décembre ?
Je veux dire… Le pas que tu fais ce jour-là… Il n’est pas plus long que les autres… Il ne va pas t’emmener dans une autre direction tout soudain…
Ou s’il le fait… Benh c’est de ta propre volonté…Enfin… C’est toi qui décide que t’en as marre de mettre tes pas dans ceux du troupeau et de prendre ta propre cadence… ta propre trajectoire... Et le 1er janvier n’y fait rien à l’affaire…

Et le temps lui… Benh il continue sa course… Tourne la terre comme un putain de Derviche fou… Sarabande infernale…
Tournent aussi les aiguilles sur le cadran de ta montre que les Suissaga, qui ont tout compris, appellent un Garde-Temps… Faut dire qu’ils fabriquent ce qui se fait de mieux dans le domaine… Parce que tu vois… Mesurer le temps… C’est la seule chose qu’on peut faire pour se donner l’impression qu’on le contrôle…
C’est aussi le moyen de le voir passer même si un coup d’œil dans un miroir ne laisse souvent aucun doute sur le sujet… Enfin… Deux coups d’œil… Et espacés dans le temps si possible… Parce que sinon… On ne se voit pas vieillir au jour le jour…
Alors bien sûr… Tu peux vivre sans montre… Regarder passer le temps comme on dit… Te lever avec le soleil et te coucher avec lui… Why not… Mais le moyen d’arrêter la course elliptique de notre caillou autour de son astre ?
Alors que ta montre… Suffit que tu ne la portes pas quelques jours et que tu ne la remontes pas… Alors elle s’arrête… et pour un instant… Pour un instant seulement… Tu peux te croire éternel… Tu peux te prendre pour Dieu et te dire que seul un élégant mouvement combiné de ton pouce et de ton index, caressant la molette idoine, pourra remettre en marche le cours du temps qui passe…
Tiens… Même… Si tu te démerdes bien, tu peux faire en sorte que l’astucieux mouvement épuise son énergie mécanique aux alentours des 11 heures et des au soir du 31 Décembre… Poum… La trotteuse suspend soudain son vol et le temps avec elle… Dans son guichet, les chiffres de la date restent fixés sur le 31… Ou même mieux : se figent entre le 31 et le 1 à venir… Cool non ?

Mais bon… Ça reste de l’artifice… De la poudre aux yeux… Illusion… Le temps court toujours même si ta Jaeger LeCoultre, ta Patek Philippe ou ta Vacheron Constentin [ Espaces Publicitaires à louer… Pas chers… ] te dit le contraire…
Il court, il court et on ne peut le rattraper… Tout ce qu’on peut faire c’est le meubler au mieux… Vivre chaque heure, chaque jour… Vivre ! Tu m’entends ami lecteur ? Tu me comprends ?
Vivre sa vie… Pas se contenter de la regarder passer… Pas rester là comme un con (Tant Plaintif) à contempler le temps qui passe… Pour ne rien regretter… Pour ne pas se réveiller un matin au soir de sa vie trop courte et se dire qu’on l’a ratée… et c’est pas une Rolex pour neuneu qui y changera quelque chose…
Pas se lamenter non plus sur ces de grains de sables qui semblent tomber de plus en plus vite dans la partie basse du sablier… Ce putain de tas qui grossit… Qui grossit… T’y peux rien… Donc tu t’en tapes… A peine un coup d’œil de temps en temps pour ne pas oublier que ton Contrat de Vie est à durée déterminée et de pas remettre à demain ce que tu peux faire aujourd’hui… Des fois que le demain il n’arrive pas… Sans parler de le remettre à l’année prochaine…
D’ailleurs… Compter en année… C’est un peu con… Ça passe trop vite… Je veux dire… Même 100 ans… C’est rien… 36.500 jours ça a déjà plus de gueule… Ouaip… On devrait compter en jour tiens…

Alors ami lecteur, tu vois que le cinoche du Nouvel An… Hein ? Pas de quoi en faire un fromage et encore moins les tonnes de rétrospectives débiles censées célébrer l’année écoulée qui fut tant tellement bien que c’est con d’en changer… Pas de quoi se pignoler non-plus sur celle à venir qui ne sera que ce qu’on en fera… Sans doute ni meilleure ni pire que les autres…
En tous cas, ici rien ne change… Je continue d’élucubrer et toi tu continues à me lire… Parce qu’au final… On est pas bien là ? Les deux ? A la fraiche…