Bonjour ami lecteur. Bon, comme tu
le sais sans doute, si tu suis mes inénarrables aventures que je te narre quand
même, le gars Ytse avait la chance, l’honneur et l’avantage d’assister au
Concert que l’ami Bruce Springsteen donnait en cette bonne vieille ville de
Genève en ce 3 juillet, veille du 4 du même mois où il se passe ce que tu sais
aux environs d’Asbury Park.
La soirée s’annonçait super donc,
même sans Mick Jagger et Dylan… Faut dire que quand t’as le Boss et son putain
de E-Street Band… Benh t’as besoin de personne d’autre… Non ?
Personne d’autre sur scène,
s’entend, parce que si rien n’est plus vrai que l’adage qui affirme qu’il vaut
mieux être seul que mal accompagné, il est tout aussi vrai qu’il est des
moments qu’il est doux et bon de partager avec une personne de bon aloi… Et de
bonne compagnie par extension… Et en la matière, il est peu de dire que le Ytse
a été gâté puisqu’il a eu la chance, l’honneur et le reste de pouvoir assister
à ce concert mémorable en compagnie de l’excellent Mr. T…..
Je précise qu’il ne faut voir
derrière cette anonyme initiale ni l’impayable interprète du rôle de Barracuda
dans cette inoubliable série américaine, et encore moins le Mr. T. que je te
causais tantôt et dans lequel il m’a été rapporté que quelque mou de la coiffe
se serait reconnu dans son inaltérable soif de reconnaissance… Mais passons…
Non… Le Mr. T….. que je te parle
ici, est un inestimable camarade, flibustier au long court et au grand cœur qui
me fit l’honneur, le truc et le machin de bien vouloir quitter son port
d’attache pour s’en venir tirer quelques bordées de par chez moi avec le Boss
en ligne de mire du haut du nid de pies, mais aussi l’idée de passer quelques
bons moments entre gens de bonne compagnie. Et ainsi fut fait…
Je ne m’attarderai pas sur nos
inestimables échanges qui ne te regardent en rien vil curieux que tu es mais
qu’il soit ici remercié pour ces quelques heures et son inestimable petit
présent… Un grand seigneur que j’aurais grand plaisir à revoir…
Mais revenons à nos moutons et au
concert du Boss. Alors moi, tu me connais ? Grand fan du Monsieur depuis
lulurre et pour toujours. Parce que j’aime ce mec que je convierais sans
hésitation dans mon bistrot préféré si le préalable à fréquenter ce type
d’établissement n’imposait pas un regrettable passage de vie à trépas pour la
personne en question. Qu’il sache simplement qu’il a sa place réservée, qu’il
pourra y causer musique avec de nombreux autres zicos trop tôt disparus, mais
que je souhaite l’y retrouver le plus tard possible bien évidemment.
J’ai toujours aimé Springsteen que
je considère comme l’un des plus grands Songwriters de langue Anglaise de tous
les temps et même au-delà. D’ailleurs, si tu n’avais pas une mémoire de bulot
ou disposais d’un peu de courage pour remonter le fil de mes petits papiers, tu
te souviendrais de cet article-hommage que je pondis tantôt à son sujet… Tu te
souviendrais aussi d’un autre article à la gloire de Mon Amérique à moi !
Celle que j’aime… Celle de Springsteen justement et que je décrivais alors
comme : « une Amérique un peu bancale, désabusée…le pied d’Argile du
supposé Colosse… La Banquette arrière d’une Pontiac, le fantôme de Tom Joad,
l’Aurore qui se lève sur un port du New Jersey… ». Cette Amérique des chemins de traverse, bleds
écartelés à tous les vents, une éolienne de fer rouillé qui grince dans le
souffle des Dust Bowls, petits tableaux que le boss sait te dépeindre comme
personne… Enfin, tu vois ce que je veux dire hein ? Malgré ton air bête et
ta vue basse…
Donc le Boss que j’aime et admire
mais que je n’avais jamais encore vu sur scène alors même que tous les
connaisseurs te disent qu’un concert de Springsteen… Benh c’est quelque chose
entre le must du must et la crème de la crème… Autant te dire que j’attendais
beaucoup et même plus de cette soirée… Et le moins qu’on puisse dire… C’est que
je n’ai pas été déçu… Oh que non… Oh putain… Mec… Quand t’as vu Springsteen…
Benh tu peux mourir… Ouaip ! Le plus tard possible certes, mais au moins
t’auras connu ça… Ce moment pur, parfait, fragile… Le putain d’état de totale
grâce…
Parce que bien au-delà de la
qualité des Chansons, bien au-delà de l’excellence des musiciens qui
l’accompagnent, bien au-delà du charisme de ce mec… Ce qui fait la différence
c’est que tout Boss qu’il soit, tout Bruce « Fucking » Springsteen
qu’il soit, c’est-à-dire un gazier qu’a roulé sa bosse Rock’n’rollesque d’Ouest
en Est et du Nord au Sud depuis quarante putains d’années et écoulé plus de 120
millions d’albums… Bref, un mec qui n’a plus rien à prouver… Ce même mec se
pointe sur scène en te donnant l’impression qu’il prend plus de plaisir à être
là que toi d’y assister alors que tu es en train de prendre un pied terrible…
C’est tout juste si il ne te ferait pas croire que c’est lui qui est venu te
voir plutôt que l’inverse…
Le mec se donne pendant plus de
trois heures, passant le plus clair de son temps au contact des chanceux du
premier rang, serrant des paluches mieux que notre bon vieux président Chirac
au Salon de l’Agriculture, faisant monter des fans sur scène pour chanter avec
lui… Comme ce gamin de quoi ? Six ou Sept ans avec qui il a chanté le
refrain de “Waitin’ on a Sunny Day”,… Putain le minot… Le souvenir que ça va
lui faire…
Et que dire du désormais fameux
rituel qui le voit prendre les pancartes que lui tendent les fans pour lui
réclamer telle ou telle chanson et le boss de montrer ladite pancarte à ses
musiciens qui envoient la sauce…
Putain, là, alors que j’écris ces
lignes pour ton édification, j’en ai encore des frissons et les larmes aux yeux
tellement c’était bon…
Quoi ? Tu dis ? La
Setlist ? Ah oui… Benh que du bon… Hein… Que veux-tu ?
On commence avec le récent
« Shackled and Drown » pour ensuite balayer l’ensemble de la carrière
du maitre, au gré des demandes des fans et des envies du Boss… “ Badlands”, “Death
to my Hometown”, “Out in the Street”, “Hungry Heart” (Yes !), “Candy’s
Room”, “She’s the One”, “Because the Night” (Re Yes !!)… Tiens en parlant de « Because the Night »… Le solo de ouf de
l’ami Nils…
Un petit détour par « Spirit
in the Night » et « Frankie » puis vient… « The
River »… Tu vois, rien que pour entendre cette putain de chanson, rien que
celle-là, j’aurais payé ma place. Je veux dire, quand j’affirme que
Springsteen, est un des meilleurs songwriter of all times et que tu ricanes
bêtement en te disant que le Ytse il exagère comme d’hab’, qu’il dithyrambe à
tort et à travers… Benh pose une oreille sur ce putain de chez d’œuvre… Putain…
J’en ai presque chialé d’émotion.
Ça continue avec
« Youngstown », « Murder Inc. », « Darlington
County » (Re-re-Yes !!!), « Working on the Highway » (Re-re-re-Yes !!!!),
“Bobby Jean” (bon benh Yes, mais Yes quoi !)… le “Waitin’ on a Sunny Day” que
je te causais plus haut, “The Rising” et un “Land of Hope & Dreams”
dédicacé à Nelson Mandela pour le énième moment d’émotion de la soirée…
Un faux départ, puis retour du
Boss au Piano pour « The Promise » bientôt rejoint par le reste de la
troupe qui défouraille le triptyque « Born in the USA », « Born
to Run » et « Dancing in the Dark » avec sa traditionnelle
kyrielle de Courtney Cox en herbe qui viennent se déhancher aux côtés du Boss.
On finit sur « 10th Avenue Freeze out » et le sautillant
« American Land »… Exit le E-Street Band pour en terminer par une
dernière chanson, guitare électro-acoustique et harmonica de sortie, pour le
magnifique « Thunder Road » qui prouve si besoin était que… meilleurs
Songwriter blablabla, il n’y a pas à y revenir et je n’y reviendrai pas et
j’emmerde ceux qui ne seraient pas d’accord…
Et puis le maitre salut une
dernière fois puis se retire la guitare à la main pour s’en aller enchanter une
autre bandes d’enfoirés que je déteste déjà de m’avoir pris mon Boss à moi…
Alors petit à petit la foule se
presse vers la sortie… Et moi je vais te dire, moi qui, à l’instar de l’ami qui
m’accompagnait, n’aime pas trop les troupeaux populaciers, benh là, no
problemo… On marche portés par le flot de cette marée humaine qui nous emporte
hors du stade et on plane encore et toujours… Putain les mecs, rien qu’à voir
les sourires sur les visages des uns et des autres tu te dis qu’un concert du Boss
ça devrait être d’une part obligatoire et d’autre part remboursé par la sécu
(ou la Lamal comme on dit puis en terre d’Helvétie).
Nous nous voyons bientôt arriver
au port où nous avions laissé nos vaisseaux respectifs… J’admire une dernière
fois la magnificence de la subtile teinte gris-marron (sic) du navire de mon
ami, couleur judicieusement choisie par Madame T….. (Pas la digne épouse de… et
encore moins celle de… mais la Fiancée du Pirate…le seul l’unique.). Un forban
(arfff) qui ne tarde pas à plonger à fond de cale pour en ressortir avec un
petit présent à mon attention que j’apprécie à sa juste mesure et pour lequel
je le remercie encore et encore… Serrage de paluche et nous appareillons chacun
de notre côté pour regagner nos foyers chéris…
C’était hier… 3 Juillet 2013… Une journée qui restera dans ma mémoire.
Merci ami T..... Et surtout merci Bruce (tu permets que je t’appelle
Bruce ?), Merci, Merci, Merci… The Boss is the Boss, from California, to New York City,
from the Red Wood Forest to the Gulf Stream Waters et même ailleurs dans le
vaste univers… Rock It !