jeudi 17 novembre 2016

La Queue en Trumpette.

Good Morning Lecteur…

Oui. Je sais. Cette introduction, c’est pas du Ronsard, c’est de l’Amerloque… C’est même de l’Amer Loque si tu veux tout savoir… Parce qu’Amer je suis et Loque pas loin de l’être tant tellement j’ai l’impression de vivre un jour sans fin de gueule de bois… Une gueule de bois qui ne doit rien à la consommation sans modération (et puis quoi encore ?) de ses délicats nectars amoureusement distillés par mes amis Ecossais… Une GdB (Pour Gueule de Bois… hein… Pas pour Girondins de Bordeaux, autre sympathique contrée où l’on élève, quoi que pas aussi bien qu’en Rhône et Bourgogne, quelques crus millésimés susceptibles d’engendrer d’autre GdB de bon aloi…) Une GdB de merde quoi…  Une GdB durable surtout… C’est même là son seul intérêt (le coté durable) en ces heures où le négationnisme-climatique vient de se trouver un nouveau champion… Mais j’m’égare…

Alors… Moi, tu me connais, tu sais de quoi je veux te parler… D’ailleurs, ça fait huit jours que je me dis qu’il faut vraiment que je reprenne mon clavier pour venir te causer de la chose… Le moyen de faire autrement ? Je vais même te dire, ami lecteur, si je ne me remettais pas au turbin à cette occasion, autant fermer mon modeste établissement… à ton plus grand dam, certes…
Mais bon, il y a souvent loin des intentions à la réalisation et j’avais beau tourner la chose dans tous les sens, je ne savais pas trop comment l’aborder… Une Loque je te dis… Etat de sidération pareil à ceux qui terrassaient nos braves Poilus… Ou, plus près de nous, les afficionados d’Hanouna…

Sidéré je fus lorsque j’allumais ma radio en ce matin du 9 Novembre… Oh, j’avais vaguement redouté la chose, ayant encore moins de doutes sur l’étendue de la connerie humaine que mon ami Albert… Mais à la vivre vraiment je ne m’étais finalement pas si bien préparé que cela. Du coup, je ne suis pas allé plus loin que cette funeste annonce. J’ai coupé la chique au speaker… et je me suis passé un petit Napalm Death des familles histoire de noyer mon chagrin dans les décibels…
Sidéré je reste depuis (sidéré par la chose, hein, pas par l’écoute des ritournelles de la bande à Barney…) Mais moi, tu me connais, même dans le coma mon cerveau n’en finit pas de tourner… Un peu comme les cons dans une réplique d’Audiard…

Les Cons ! C’est d’ailleurs le premier mot qui m’est venu en tête ce matin-là… Les Cons ! Ils l’ont Fait ! Il est donc vrai qu’ils osent tout… Un visionnaire le Audiard…
Puis petit à petit et à force d’à force… Partant du principe qu’on est toujours le con de quelqu’un, je me suis rendu compte que, les choses étant ce qu’elles étaient, je devais bien me rendre à l’évidence : je me trouvais dans la délicate situation d’être le Con d’une majorité de Cons… Un genre de Con Suprême quoi… Et pour dire le vrai, une fois fait ce terrible constat, il me fallut bien reconnaitre que je méritais ce peu enviable qualificatif…

Parce que bon, aberrations d’un système électoral un peu désuet mises à part et à défaut d’une vraie majorité, il y a quand même un nombre incroyable de cons qui ont participé à cette granguignolade… Il y en a même tellement qu’il est peut-être temps d’arrêter de vouloir tous les mettre dans le même sac ou le même panier comme le disait encore récemment la mère Clinton… Un de ses rares éclairs de lucidité dans cette campagne d’ailleurs…
Là est ma faute, ma très grande faute, celle d’avoir longtemps pensé qu’à moins d’être Raciste, Islamophobe, Homophobe ET misogyne, on ne pouvait pas penser un seul instant voter pour Trump… Et encore moins passer des idées aux actes… J’avais tort…

Parce que si les cumulards (les multi-phobes…) ont bel et bien voté pour Trump, ils ne sont pas assez nombreux pour avoir fait pencher la balance… Non… Le problème, ce que je n’avais pas perçu, c’est qu’une seule des conditions était à présent devenue suffisante… Qu’il suffisait d’être raciste OU Homophobe OU sexiste OU islamophobe pour porter ce frapadingue au pouvoir… Et là… Ca étend considérablement l’échantillon… Et c’est sans doute comme ça et pour ça que des femmes ont voté Trump, que des Hispaniques ont fait de même… Après tout, la connerie n’est pas l’apanage du Male Blanc…

Et puis il y a une autre catégorie de cons, peut-être même encore plus importante celle-là… Les ceusses qui ne voient le mal nul part… Pas franchement racistes, pas vraiment homophobes et encore moins misogynes… Mais qui s’disent que oui le Trump, il exagère un peu sur ceci, voire même beaucoup sur cela mais que pour le reste il a raison…
Pour eux, le Trump, il est un peu comme ce brave tonton qui est quand même un peu con avec ses blagues racistes ou sexistes mais qu’on invite quand même parce qu’il chante bien ou qu’il fait bien la cuisine… Ah non… Pas la cuisine… Ca c’est un truc de bonne femme…
Alors ils ferment les yeux et les oreilles… Ils oublient le coté obscur et ne retiennent que ce qui les arrange… Les cons…

Enfin et surtout… Il y a tous ceux qui honnissent Trump et ses idées mais qui n’ont pas vu en Clinton une alternative acceptable. Ceux qui n’ont pas voulu non plus créer ce Front Républicain qu’on aime tant tellement opposer chez nous à l’autre Front… Ceux qui sont restés chez eux… Ceux qui ont voté blanc (ou plutôt voté Nul devrais-je écrire parce que il y en a qui interprètent un peu trop au pied de la lettre ce fameux vote blanc tant tellement respectable…). Eux aussi ont participé à la chose… Les cons… Et eux plus que les autres me montrent ma propre connerie moi qui aurait peut-être fait comme eux si j’avais été appelé à voter aux Americaines…

Bon… A toute chose malheur est bon… Dit-on… Et on peut espérer que nous… Enfin quand je dis « nous »… j’veux dire… « nous les cons », ceux vus comme tels par la majorité des autres cons (les vrais, les cons garantis 100% naturels…). On peut espérer que nous, donc, saurons tirer les leçons de ce triste événement pour éviter que chez nous (En Frousie comme en Suissaga) un pareil sort nous échoit…
Et je dis bien « nous »… Pas les Z’élites que les médias nous désignent comme seuls responsables de la chose… Parce que si on compte sur les fameuses Z’élites pour nous sortir le cul des ronces… On n’a pas fini d’avoir mal à ce délicat endroit de notre anatomie…

Voilà… J’ai complété la première étape : j’ai admis que j’étais impuissant devant la connerie et que j’avais perdu la maîtrise de mon destin... quoi que pour cette dernière affirmation… J’ai un doute… Mais admettons… C’est quoi déjà les prochaines étapes ? 
« Croire qu'une puissance supérieure à moi-même pouvait me rendre la raison »… Euh… Supérieure au Ytse… Putain… C’est pas gagné ce truc… et ensuite ?
« Confier ma volonté et ma vie aux soins de Dieu… » Et mon cul ? C’est du Poulet ?
« … de Dieu tel que je le conçois. »… Ah… Là… Eventuellement… Il est où d’ailleurs mon Divin Ami que j’ai ? Un bail que je ne l’ai pas vu… Il faut peut-être que je me réapprovisionne en Cognac… J’y vais de ce pas… A plus ami lecteur.


PS : Pinailleur comme je te sais, ami lecteur, tu ne vas sans doute pas manquer de faire remarquer que j’use et abuse un peu de la locution « la chose » dans mon petit texte ci-dessus… Je n’y peux mais… Je n’arrive pas à écrire : « l’élechose de Trump» … Je n’y arrive pas…