jeudi 6 décembre 2012

Meurs pas, on a du Monde.


Bonjour ami lecteur. J’entends dire ici ou là que la fin du monde est proche, une poignée de jours et hop… La fin des haricots et de l’humanité.

Tout ça parce qu’une bande d’allumés à plume nous racontent comme quoi on est actuellement dans le quatrième monde et que le 21 Décembre de l’an de grâce 2012…  Terminado… On passe dans le 5ème… Une histoire de baktun… De treizième baktun en plus…
Bon, pour dire le vrai, je n’ai jamais lu le Popol Vuh personnellement. D’ailleurs, ce terme un brin ésotérique, a longtemps été pour moi le nom d’un groupe Allemand… Par ailleurs compositeur de la musique de l’excellent Aguirre, La Colère de Dieu… Ce qui boucle un peu la boucle avec les Mayas…
Bref et donc, le Popol Vuh… Dont il faut d’abord savoir que ce qu’on en connait… C’est une version tout ce qu’il y a de plus apocryphe… Copie de Copie de Copie d’un texte pas du tout original… Un peu comme notre bible ou nos évangiles… Tout aussi crédible…
D’ailleurs, on peut remarquer, s’en étonner ou même s’en émerveiller, mais dans sa structure et son contenu, le texte en question comporte quelques similitudes troublantes avec notre bible… De quoi s’interroger sur l’interprétation que ce brave Ximenez a pu faire de la mythologie Maya…
Ce qui devrait nous amener à nous demander si le supposé contenu eschatologique dudit livre ne serait pas le fruit de l’ajout d’éléments de notre propre culture à la cosmologie précolombienne…
Mais admettons… Donc le 21 Décembre… Fin du 12ème bidule… on entre dans le 13ème… La date devient 13.0.0.0.0 dans le calendrier Maya… Et c’est tout… Nulle indication comme quoi que, au soir du 12.20.20.18.20, au douzième coup de minuit…
Interprétation encore, interprétation toujours…
Surtout, on glose, on glose mais on ne sait pas de quoi on parle… Faudrait demander aux Mayas… Mais on les a un tantinet exterminés… Tout au moins leur culture, leur historiographie, leurs traditions… Poum… Tous Christianisés à grand coup de pompe dans le dargif… La croix tu te la mets au cou ou on la pose sur ton bide avec 2 mètres de terre pour faire bonne mesure…
Alors maintenant … On n’a pas l’air con avec cette pseudo-menace au-dessus de nos têtes et personne pour nous dire si oui ou merde… Fallait y penser avant… Avant de les tous tuer en pensant que le gars là-haut il reconnaitrait les siens…

Tiens, rien qu’à y penser et à tous les autres qui furent massacrés dans la joie et l’allégresse afin que de sauver leurs âmes damnées de bons sauvages… Benh je me dis qu’une bonne apocalypse… Ça ne pourrait pas faire de mal… Je ne dis pas que je le souhaite… hein ? Qu’après y’a des fâcheux qui vont venir me crier contre comme quoi je suis ceci ou cela… Mais bon… Je me dis que si jamais… si d’aventure… Le 21 Décembre marquait la fin de tout… Benh ce ne serait pas si grave.
Je veux dire… On manquerait à qui ?
Parce que si mon ami Divin, à qui on les brise quand même bien menues… faut admettre… Donc, s’il dit merde à tout et nous envoie tous valser dans les confins histoire de nous montrer qui s’est qui commande… Benh… Voilà quoi… On sera plus là pour en parler et pleurer sur notre sort… Se dire que si on avait su on aurait agi moins connement… Qu’on ne sait même pas si ça aurait changé quelque chose à l’affaire d’ailleurs…
Poum… Le grand coup de torchon unique et irrévocable… On passe du tout au rien… Le grand, le beau rien… Le calme… Même plus un chant d’oiseau que c’est certes beau mais que ça casse quand même bien les couilles à 4h du matin… Le putain de Silence… Le rêve…

Attention… Je ne dis pas que je voudrais voir ça… Etre le seul survivant, ou avec une poignée d’autres… Que non… Surtout pas… Si tout doit disparaitre, je veux partir avec… Que des fois, pour me faire une blague, mon pote me laisse tout seul avec quelques cons… L’éternité deviendrait cauchemar… Il en est capable le bougre… T’imagine… Le 22 au matin… Je me réveille… Y’a plus personne sauf les cons que je te cause dans mes petits papiers… Les phobeux de tout poil… L’horreur…
Mais pas de ça Lisette… Je vous en prie mon Dieu… J’ai une bonne bouteille de Bas-Armagnac 1970… Une grandissime année… Juste pour vous… Mais me faites pas ce coup la…
Je veux dire… Si vous voulez filler le grand coup de balai ultime… balayez-moi avec… hein ? Promis ? Je ne veux pas survivre…

Parce que ça aussi… Les ceusses qui redoutent la date fatidique et qui veulent s’y préparer… Comme si on parlait d’une simple tempête qu’on laisse passer en se disant que demain il fera beau, que ce sera un autre jour mais que ça peut prendre du temps et qu’il est donc prudent de prendre ses précautions… Fermer les fenêtres, faire des réserves… Aux Courses… Aux Courses… Voyez Auchan, Carrefour ou Casino… Remplissez les Chariots… Les coffres et les congelos… Ça me fait déjà marrer en temps normal mais dans l’attente de la fin du monde… Hein ? Comment que tu t’y prépares toi à la fin du monde mon biquet ? Combien de paquets de Yaourts ? De bouteilles d’Evian ? De Cannettes de Kro ?
Tiens, admettons donc que les révélations de Jean le Cinoque soient réelles… Les 7 trompettes, les 4 cavaliers (les vrais avec cheval noir, gris ou pale et tout le toutim… pas les gonz’ de la Bay Area…)… pis la bête, surtout… LA Bête… Bien cornue et tout…
Admettons aussi que les Mayas, qu’en connaissaient quand même un rayon en astronomie faut bien dire… Que les Mayas donc aient réglé leur Duomètre à Quantième perpétuel sur la même heure que le grand manitou et que le 21 Décembre soit bel et bien la date ad-hoc… Benh entre toi et moi, moi, j’aurais plus tendance à me préparer pour la minute ultime que pour une suite toujours aléatoire…
Je veux dire… En y pensant… Au cas où tout s’achèverait le 21… A quelle heure au fait ? Tu sais toi ?...
Bon… Disons que le grand bordel c’est pour le 21 à 23h59… A tout hasard… Histoire de partir avec la classe et la distinction qui me caractérisent… Déjà… La tenue qui va bien… Costard Alfred Dunhill, Cravate Hermès, Richelieus aux pieds… Chemise Oscar et Swann… Pis ma Jaeger Memovox Polaris 1963, histoire de pas être pris au dépourvu… Bien voir venir l’ultime seconde… Ça c’est bon…
Passer aussi chez le pomadin le matin et l’esthéticienne l’après-midi pour mon soin du visage mensuel…  Faut que je prenne rendez-vous…
Là je serais paré… Reste le programme de la soirée : Mon fauteuil favori, une flambée dans la cheminée… Ca… Ok… Mais après ça se corse…

Parce qu’il faut choisir le contenu du dernier verre… On leur filait quoi aux pauvres types qu’allaient y aller du cigare au temps du temps que la peine de mort avait encore cours chez nous ? Du Cognac je crois… Non ?
Moi, j’hésite grave…
Faire dans le soft, le sucré, laisser parler la part féminine de ma personnalité riche et variée et opter pour un merveilleux Vin de Constance… Ou me rappeler que je suis né quelque part et soutenir le terroir français avec un bon Gewurztraminer Vendanges Tardives ?
Rester dans le jus de la treille mais du côté de la Bourgogne, Corton-Charlemagne ? Ou assurer le coup avec les valeurs sures des coteaux de Condrieu ?
Taper plus haut dans les degrés, dans le plus fort… Un bon Whisky? Un Bas-Armagnac ? Un Vieux Rhum?... Laisser parler l’atavisme : le Génépi Paternel ?
Putain de dilemme… Tu sais quoi ? Je vais me préparer un verre de chaque…

Ensuite… Un bon bouquin… Le Grand Frédéric… Ça, c’est établi, acté, sûr et certain… Mais lequel ? Hein ? Cent Septante Cinq San-Antonio… et tous les autres… Les vieilles dames qui arquent dans la mer, les gones avec les mains sur les hanches… Les clés du pouvoir et tout le reste… Les Cons et Le Standinge… Je ne pourrais jamais choisir… J’en prendrais surement un au pif… Laisser faire le hasard… De toute façon ce sera bien… idéal pour partir en beauté sur un dernier bon mot de tonton Fredo… Une dernière sentence lumineuse sur les cons et leurs porains…
Un peu de musique aussi… et cruel dilemme encore… Faire dans le classique ? Du Dvorak ? Quoi que… Le gars Wagner… Au moment de l’Armageddon… Ça pourrait le faire… Ou bien un petit Jazz… Brubeck…que je te causais ce matin… Ou alors… Claboter pour claboter… Autant le faire dans le bruit et la fureur… Iron Maiden ? Pour faire un clin d’œil à Jean le Givré que je te parlais tantôt… Number of the Beast… Ou du Black Métal Norvégien ? Bien ça… de circonstance en tous cas… A moins que… Du Prog’… S’en aller dans le staccato d’une polyrythmie bien barrée… Ou le Grand Georges ? Faut que je réfléchisse… J’ai encore quelques jours…

Et puis aussi, et puis surtout… Les miens… Tout autour de moi… Ou pas loin… Ma chère et tendre, le fiston, ma fille, mes parents et la famille… Les amis… Les vrais…
Voilà… J’suis prêt… Il peut arriver l’astéroïde de mes belles deux ou quel que soit la solution que mon ami ait trouvée pour nous éradiquer une bonne fois pour toute…
Quoi que…. J’dis ça… Mais maintenant que je suis là, saboulé milord, en train de déguster un délicieux breuvage en lisant du Dard au milieu des personnes que j’aime… J’ai plus envie que ça s’arrête… Je dis stop… Halte à tout ! Peuvent se le carrer dans le proze leur calendrier Mayas les annonciateurs de fin de monde… Je meurs pas… Jamais de la vie… D’ailleurs je peux pas… J’ai du monde.