dimanche 2 juin 2013

Petit Georges...


Bonjour ami lecteur et au revoir en même temps parce qu’aujourd’hui, ce n’est pas à toi que je veux m’adresser. Mais tu peux rester quand même.

Voilà, petit Georges, tu excuseras ce préambule mais depuis que j’ai formé cette entreprise qui n’eut jamais de ce que tu sais, j’ai un public fidèle qui pousse parfois le vice jusqu’à être exigeant. C’est qu’il a ses habitudes le lecteur des œuvres Ytsejamiennes et qu’y déroger pourrait lui causer tracas. Faut pas le brusquer. Bien le mettre à l’aise. Qu’il se sente chez lui. En terrain connu comme dirait Frédéric Lopez. Alors même si ce petit papier t’es d’abord destiné à toi, benh je me dois de l’ouvrir par mon petit frontispice habituel. 
Mais cette obligation de pure forme ayant été satisfaite, je peux en revenir à l’objet de mon propos du jour et t’écrire quelques mots pour la postérité. T’occupe pas du type chelou qui lit par-dessus ton épaule, c’est le lecteur que je te causais. Il est un peu con, mais pas plus qu’un autre. Et puis il n’est pas méchant.

Alors petit Georges, vu que tu viens juste de débarquer sur notre petite planète et dans ma vie, il est probable que tu ne puisses pas lire ces lignes avant quelques années mais ce n’est pas grave, je les aligne sur mon écran pour la postérité et tu les parcourras quand l’envie t’en prendra. Tu te diras peut-être alors que ton père est un peu bizarre et que si t’avais su t’aurais fait comme p’tit Gibus… Ou alors ça te fera poiler.
Est-ce que je tiendrai toujours ce blog dans cinq ans et des, le temps que tu commences à déchiffrer deux trois mots ? Va savoir… De toute façon on s’en fout, vu que je garde toutes mes scribouilles, il y a des chances pour que tu tombes dessus un jour ou tu farfouilleras dans mon Mac…
Alors voilà, on va dire que d’une manière ou d’un autre ces quelques lignes pondues ce soir de juin, pendant que tu dors peinard à la clinique couché tendrement contre le doux sein de ta maman, ces quelques lignes donc, te seront parvenues.

Tout d’abord, faut que je te dise que je suis heureux que tu sois là. Toi je ne sais pas. Ce monde doit sans doute te paraitre un rien étrange et vachement moins bien que le ventre de ta maman dans lequel tu viens de passer neuf mois paradisiaques. Mais bon, quand faut y aller, faut y aller. Alors te voilà.
Et moi je te regarde, tout petit et tout fragile et je suis juste heureux et un brin fier comme un bar tabac de la rue des martyrs où faudra que je t’emmène un jour boire ta première mousse.
Faut dire que t’es le plus beau bébé du monde mon pote comme l’étaient déjà ton frère et ta sœur.
Tiens, en parlant d’eux, ça c’est une bonne nouvelle pour toi… En plus d’un papa et d’une super maman, benh t’as aussi un grand frangin, un très grand frangin même, et une grande sœur. Deux supers potes pour la vie. Ça n’a pas de prix.
Tu verras aussi que y’a plein d’autres gens sensationnels tout prêt à t’accompagner sur les chemins de traverse que tu emprunteras… La famille, les aminches, tous les ceusses qui font que la vie vaut quand même la peine d’être vécue.
T’es pas tout seul quoi…

Bon, moi tu me connais pas encore, mais d’ici à ce que tu lises ces lignes, on aura déjà fait un bout de chemin ensemble les deux. Alors tu m’auras déjà sans doute entendu ronchonner contre tout un tas de mous de la coiffe et d’autres encore plus cons.
Et puis comme t’es sans doute aussi intelligent que ta maman, il y a des chances que tu réalises vite l'état de l'art. Tu te seras donc bien vite aperçu que la terre est peuplée de crétins jouant au foot ou à la guerre et à tout un tas de trucs encore plus cons…
Et peut-être même que tu nous en voudras un brin de t’avoir fait naitre dans ce voisinage incertain.
Surtout que si tu lis ce billet et ceux qui le précèdent, tu te diras que je le savais que le monde tournait bien souvent autour de la connerie des hommes. Tu te diras que j’étais tellement au courant du truc que j’écrivais même des tas d’articles sur le sujet. Et peut-être même que tu te sentiras un rien trahi. Tu te diras que j’aurais pu te prévenir avant !
Alors avant que tu ne récrimines à tort et à travers, laisse-moi te dire un truc important : la vie c’est cool !

Car tu verras, elle te réserve plein de joies ineffables, la vie, plein de petits plaisirs futiles et de grands bonheurs, et je t’en souhaite encore plus et plus… Plus que tu ne pourras en embrasser…
Si parfois il m’arrive de dépeindre un monde un tantinet marron dégueu, je sais aussi qu’il peut présenter tout plein de teintes plus jolies les unes que les autres. Tu verras. On sera là pour te les montrer. Pour t’apprendre à les reconnaitre dans l’arc en ciel de la vie. Des tas de couleurs chatoyantes et irisées qui habilleront ton petit univers.
Tu verras aussi que ton chemin sera parfois un poil caillouteux, plein de ces petits écueils qui te font trébucher ou percent ta godasse. Tu verras aussi quelques buissons épineux sur les abords qui tendront leurs pointes acérés pour tenter de griffer ta peau délicate. Tu te tiendras parfois à un carrefour pas trop sûr de la route à suivre…
Mais nous on sera là pour t’accompagner, balayer les cailloux, débroussailler la route, te monter le chemin… Enfin, un chemin. Un que l’on connait et que l’on sait paisible pour l’avoir déjà parcouru avant toi. Et toi, tu restes libre de nous prendre la main pour faire ce bout de route avec nous, de marcher à nos côtés, de nous suivre si tu es un peu timoré ou de nous précéder si t’es un peu plus téméraire. Tu peux même choisir de prendre ton petit chemin à toi et t’en aller baguenauder à l’aventure dans des contrées inconnues de nous. Mais pas trop tôt.

Marche un peu avec nous d’abord. Laisse-nous te montrer la route. Arpente-là. Apprends à la connaitre. Viens avec moi par les monts et les vaux, loin par-delà les collines et les plaines. Marchons un peu et laisse-moi te parler de la vie. Te dire deux ou trois trucs que j’ai appris, que je sais ou crois savoir. T’en feras ce que tu veux.
Parce que bon, moi, tu vas me connaitre à force d’à force de me fréquenter : je cause, je parle, je gueule parfois, mais t’es pas obligé de tout prendre au pied de la lettre. Fais-toi ta propre opinion. Sois libre de tes idées et de tes choix. Mais écoute les autres.
Parce que tu verras, malgré tous les cons que je te causais plus haut, il y a aussi plein de mecs biens, et autant de nanas au poil. Non, j’ai pas dit « à poil » bougre de petit fripon. Ces elles et ces eux, t’as tout à gagner à t'assoir sur un banc cinq minutes avec eux. Ils te diront pleins de trucs qui t’aideront à bien avancer dans la vie. Ils te le diront de vive voix, dans des bouquins ou en chanson…
T’auras qu’à tendre les esgourdes, plonger dans ma bibliothèque ou ma disco ITune…
Ils seront de tes proches ou de simples rencontres de hasard. Ils seront anonymes ou célèbres… Qu’importe. Leur parole est d’or. Moi-même j’en connais plein et je me repais de leur savoir, je me saoul de leurs pensées. Un maelstrom d’idées qui se mêlent et s’assemblent et m’aident à mieux comprendre le sens à tout ce bastringue.

Enfin, je te dis tout ça, petit Georges, mais tu as tout juste deux jours et des et probable que tu t’en fous un peu pour le moment. Tant que t’as les bras de ta maman pour te serrer avec tout cet amour, c’est tout ce qui t’importe et t’as bien raison. Alors tu liras mes conneries plus tard, dans quelques années.
Mais en attendant je t’aime et je t’écris ce petit papier pour te souhaiter la bienvenue parmi les nous. Tu verras que la vie est belle dans notre petit coin perdu dans les confins du vaste univers.