mardi 12 janvier 2016

Des Gueules d'Enterrement.

Bonjours fidèle lecteur. Plus fidèle que moi, il me faut bien avouer, si j’en juge par les statistiques aimablement fournies par Google et qui tendent à montrer que tu viens me visiter avec une persistance que ma maigre production n’honore pas. D’ailleurs, je te parle à tu et à toi, mais, t’es plusieurs, hein ? Désolé de te le dire. Ce n’est pas un amour exclusif. J’me partage. Et toi ne me dis pas que tu ne lis que moi… Hein ? Donc on est quitte, vive l’amour libre.

Bref, tout ça pour te dire qu’en consultant les stats en question, j’ai ressenti comme une petite pointe de vergogne, sentiment diffus de ne pas t’en donner pour ton argent. Huit malheureux petits articles en 2015. Bon, je ne te gruge pas sur la qualité, on est bien d’accord mais merci quand même de le faire remarquer ; mais je ne peux m’empêcher de me dire que je pourrais me forcer un peu et, sans pour autant retrouver mon rythme d’antan, à tout le moins t’offrir plus souvent de ces petits billets que tu adores tant.

A ma décharge, j’ai été super occupé ces derniers temps, et pour tout te dire et ne rien te cacher, j’ai consacré mon art à d’autres fins que celles d’élucubrer ici. Mais ce n’est pas le sujet du jour. Je t’en reparlerai bientôt. En attendant, je te promets d’ici quelques jours, une petite scribouille® dans l’air du temps de ce début d’année nouvelle et t’en souhaite bonne lecture par avance.

En parlant de souhait : bonne année 2016 à toi… D’un point de vue perso, 2015 a été plutôt pas mal, merci, mais t’avouera qu’ailleurs, dans le vaste monde et sa périphérie, elle a été pas mal merdique quand même. La faute aux cons, encore et toujours, ceux qui se font sauter au milieu d’une foule innocente et ceux qui les endoctrinent, ceux qui exploitent la misère et s’engraissent toujours plus, ceux qui, par un petit dimanche, dans le petit froid d’un petit matin, s’en vont déposer leur bulletin de vote plein de haine… et tant d’autres, cons, cons et re-cons, tellement cons qu’ils devraient en crever si il y avait une justice.

Putain d’année aussi où j’ai perdu des amis. Des vrais. Qu’ils soient vraiment proches ou de simples phares éclairant la nuit de notre monde barbare. Je pense à mon Lemmy, par exemple, qui s’en est allé Rocker au Paradis, rejoindre ses potes Phil Taylor et Würzel. Ca doit aller la vie pour lui maintenant, j’le vois d’ici le Lemmy, assis sur son nuage avec sa Rickenbacker dans une main, une binouze dans l’autre et deux gonzesses sur chaque genoux. Et nous, ben on apprend à vivre sans lui, au moins il nous reste sa musique, le souvenir de concerts mémorables et pour moi, la satisfaction d’avoir pu lui faire une sorte d’adieu en juin dernier lors du Hellfest.

Des fois j’me dis aussi, que ça doit être bien d’être mort. Ca fait sans doute de la peine à tes proches, mais au moins, t’es plus emmerdé par les cons. Enfin je m’accroche à cette espérance, parce que sinon, autant s’en mettre une tout de suite. Quoi ? Ca ne règlerait rien ? Ouais je sais, mais tu vois une autre solution toi ? Non ? Alors on va dire ça, on va dire que quand tu es calenché, les cons, c’est fini pour toi. J’veux dire, on est a peu près d’accord que le paradis que les curetons et leurs homologues essayent de nous vendre, les trucs avec des mecs en robes blanches, des ailes et des auréoles ou les grands lupanars aux 10'000 vierges, c’est de l’attrape gogo. Non, moi je crois plutôt qu’une fois mort, le gars Charon, le taximan ultime, celui que même Uber n’est pas prêt de remplacer, il te conduit jusqu’à ton bistrot préféré quelque part dans les cieux, comme dans la chanson de qui tu sais. Un petit endroit très bien fréquenté. C’est simple, il n’y a que des potes, de la bonne bouffe, des breuvages de grand standing, quelques binouzes aussi et ces petits crus de derrière les fagots qu’il est si agréable de découvrir au hasard d’une dégustation. Et puis il y de la musique, du concert tous les soirs, tous les jours, H-24… Et de la bonne de chez bonne, le grand bœuf des grands bœufs, le Festival ultime, paraît que y’a Bowie qui vient de confirmer sa présence à l’affiche du prochain tour de chants.


Ca donne envie, tu ne trouves pas ? Le plus tard possible peut-être, mais ça donne envie. Alors voilà, la prochaine fois qu’un être aimé s’envole, qu’il ou elle nous quitte, point d’auto-apitoiement, oublions qu’il ou elle nous laisse quimper, nous laisse seul avec les chiens, avec les méchants les crétins, sous un soleil qui… tu connais la suite. Pensons à lui, pensons à elle, bien au chaud dans son petit bistrot perso là-haut, et n’affichons pas ces gueules d’enterrement.